Economie
SAMIR: la remise en service, un "souhait" pour Akhannouch
19/04/2022 - 10:36
Lina IbrizLa question de la remise en service de la station marocaine du raffinage, la SAMIR, a été au centre du débat lors de la séance plénière mensuelle des questions de politique générale tenue lundi 18 avril 2022 à la Chambre des Représentants.
La question a été soulevée aussi bien par les partis de l’opposition que ceux de la majorité. Et pour cause, dans un contexte marqué par la fluctuation des cours mondiaux de l’énergie, les impacts se font fortement ressentir dans les pays importateurs du pétrole.
Pour le Maroc, la facture énergétique devrait passer de 22,2 MMDH en 2021 à 47,7 MMDH en 2022. En outre, les réserves du gasoil couvrant à peine 26 jours, selon Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable, les prix du gasoil atteignant de nouveaux records, et l’arrêt de la SAMIR coûtant à la trésorerie de l’État 7 MMDH de pertes de revenus, la pression est inédite sur le gouvernement actuel appelé à résoudre un dossier qui bloque depuis des années.
Une solution plus que jamais "nécessaire"
"Il faut régler le problème de la SAMIR" pour la remettre en service, ou au moins opérationnaliser "la partie stockage, qui est aujourd’hui essentielle", a réclamé le président du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), Ahmed Touizi, notant qu’il incombe au gouvernement actuel de se pencher sur ce dossier.
Même son de cloche chez le représentant du parti Istiqlal, Ahmed Al Alam. Pour ce parlementaire, la situation actuelle est le résultat de "politiques publiques et sectorielles dépourvues d’une vision globale", menaçant ainsi la sécurité énergétique du pays.
Le parlementaire reprochant une "vision financière étroite au détriment de la sécurité" du pays s’est aussi interrogé sur le dossier de la SAMIR "qui a constitué un levier important du développement" au Maroc et qui se trouve aujourd’hui hors service après la décision de sa privatisation.
Une responsabilité partagée
Le blocage persistant depuis 2015, ce n’est pas la première fois que l’affaire soit remise sur le tapis. En 2020, et sur demande du gouvernement marocain, le tribunal de commerce de Casablanca avait autorisé celui-ci à exploiter les bacs de stockage de la raffinerie SAMIR.
Une décision qui est par la suite tombée aux oubliettes, rappelle Mohamed Ouzzine, député et membre du bureau politique du Mouvement populaire (MP) qui estime que "le gouvernement précédent et celui actuel ont tous deux une responsabilité commune" dans l’arrêt de la raffinerie.
Le député du MP interpelle ainsi le gouvernement Akhannouch sur les raisons qui l’ont poussé à "refuser de discuter les propositions de loi relatives à la réglementation des prix des carburants et à la passation des titres de la SAMIR". Un refus auquel l’Exécutif n’a donné "aucune justification", selon Ouzzine.
Un "souhait" pour le gouvernement
Une capacité de stockage de 2 millions de mètres cubes, soit l’équivalent de 60 jours de réserves, gaspillée, la flambée des prix de l’énergie pesant aussi bien sur le budget de l’État que sur le pouvoir d’achat des citoyens, plusieurs, comme le président du groupe parlementaire socialiste, Abderrahim Chahid, reprochent au gouvernement d’Akhannouch sa "politique d'autruche".
Si le Chef du gouvernement a avancé que le plafonnement des prix du gasoil "ne peut pas se faire par une simple signature" pour justifier le non-recours à cette mesure prévue par la loi de la Concurrence et de la liberté des prix dans de telles circonstances, sa réponse quant au dossier de la SAMIR manqua autant de pertinence.
En effet, ce serait "un souhait" pour le gouvernement de "trouver quelqu’un pour se charger de l’exploitation de la SAMIR", a répondu Akhannouch. Le Chef de l’Exécutif a ainsi expliqué que "l’État n’a pas suspendu les activités de la SAMIR. L’État a un problème juridique".
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