Société
Tourisme et fêtes de fin d'année: le grand flou !
14/12/2021 - 17:00
Aïcha Debouza
Le manque de visibilité qui plane sur l'évolution du variant Omicron ainsi que la décision de la prolongation de la fermeture des frontières aériennes du Maroc qui s'en suit mettent les professionnels du tourisme dans l'embarras. Ils sont face à un grand flou durant cette période de fin d'année qui leur permettait de booster leurs business.
Les professionnels du tourisme n’ont jamais été aussi perplexes concernant les fêtes de fin d’années. Le nouvel an, qui leur permettait de donner un coup de fouet à leur chiffre d’affaires annuel, risque d’être contrarié davantage par la crise sanitaire.
En effet, la décision des autorités marocaines de prolonger la fermeture des frontières aériennes jusqu’à nouvel ordre, et ce, à cause de la propagation rapide du variant Omicron au niveau international, a tué dans l’œuf tout espoir de reprise.
D’ailleurs, dans ce contexte complexe, l’ONMT a lancé, ce samedi 11 décembre 2021, une campagne multi-support, qui vise à inciter les Marocains à découvrir les richesses de leur pays et qui s’étalera sur plus d’un mois afin de booster la demande pour les fêtes de fin d’année et aussi lors du premier trimestre 2022. Désormais, seul le touriste marocain pourra aider le secteur à reprendre des couleurs. Le directeur général de l’ONMT l’a bien confirmé dans le communiqué diffusé ce week end à cet effet. "Notre objectif est de consolider le marché domestique comme premier pourvoyeur de touristes pour la destination Maroc en donnant envie aux marocains d’explorer davantage l’ensemble des richesses de leur pays. Ils sont, aujourd’hui plus que jamais le cœur battant de notre tourisme", a réitéré Adel El Fakir, DG de l’ONMT.
Pour ce faire, l’Office s’est appuyé sur sa stratégie de segmentation des profils des voyageurs marocains pour identifier leurs besoins et motivations et ensuite créer et présenter des contenus frais avec comme principal objectif de provoquer le déclic du voyage et de la découverte chez les Marocains.
La prudence est de mise
Seulement, la prudence dans le secteur demeure de mise étant donné le manque de visibilité sur l’évolution du variant Omicron et les décisions qui peuvent en découler.
"Nous craignons beaucoup les décisions prises à la dernière minute. C’est donc pour cette raison que nous prenons la campagne lancée par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) avec des gants", lance Rkia Alaoui, présidente du Conseil régional du tourisme (CRT) de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Cette dernière affirme que sans avoir une vision claire des prochaines étapes que le Royaume prévoit de franchir, aucune décision ne peut être prise, laissant ainsi le secteur en suspens. "Nous avançons comme un escargot en attendant d’y voir plus claire. Cette année s’annonce exceptionnelle car nous n’avons toujours pas préparé de packaging pour le Nouvel An. Chose que nous avions l’habitude de faire, chaque début de décembre", regrette-t-elle.
Même son de cloche auprès d’Abderafie Azzouzi, directeur d’une agence de voyages à Rabat. Contraint d’annuler les programmes internationaux qu’il avait prévus pour le Nouvel An, ce dernier espère compenser son déficit par les circuits internes conçus spécialement pour cette saison importante de l’année. "Nous étions malheureusement obligés d’annuler par exemple un voyage vers la Turquie à cause de la fermeture des frontières. Nous croisons donc les doigts pour que les programmes en interne attirent plus de monde, car pour l’instant la demande est très minime", dit le directeur d’agence.
En plus des voyages à l’étranger, des circuits étaient chaque année programmés au Maroc à l’occasion du Nouvel an. Ils avaient pour habitude de séduire nombre de touristes marocains et étrangers qui se précipitaient à réserver leurs chambres d’hôtels, billets d’avions, ou encore voyages organisés, des mois à l’avance. Les touristes jetaient notamment leur dévolu sur les villes de Marrakech, Agadir, Tanger et la région de Merzouga pendant cette période de l’année qui se distinguait par une flambée des prix, suite à la forte demande.
Cette année, la réalité est tout autre. Bachir Nacer, propriétaire d’un hôtel à Merzouga, indique que la demande est très faible cette saison comparée aux précédentes. Habitué à recevoir beaucoup d’étrangers en cette période, ce dernier n’a d’autre choix que de se plier aux contraintes imposées par la pandémie. "Nous proposons des promotions pour le Nouvel an afin d’accueillir plus de monde cette année, nous misons surtout sur les touristes marocains. Pour l’instant, la demande concerne surtout les bivouacs et non l’hôtel", avance Bachir Nacer.

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