Technologie
A Abou Dhabi, le Congrès mondial des médias alerte sur l’invasion des avatars
17/11/2022 - 23:42
Nadia BenyourefLors de la 1ère édition du Congrès mondial des médias tenu du 14 au 17 novembre à Abou Dhabi, l’accent a été mis sur les changements technologiques qui vont révolutionner le secteur des médias dans les prochaines années. Le directeur général de l’Agence de presse émiratie (WAM), Mohamed Jalal Al Rayssi, qui s’est voulu avant-gardiste lors de l’ouverture de cet événement, a exhorté les acteurs du secteur à ne pas négliger cette réalité. Pour donner un avant-goût sur ce changement inévitable, c'est un avatar qui a mené l’entretien avec lui.
Le metaverse est voué à devenir l’outil digital phare dans les années à venir. C’est ce qu’envisage Mark Zuckerberg, le PDG de Meta, qui détient une grande partie des réseaux sociaux à succès (Meta, Instagram et Snapchat). Un changement que même le secteur des médias sera appelé à vivre et auquel il faut se préparer. Ce message a été lancé lors de la 1ère édition du Congrès mondial des médias tenu du 14 au 17 novembre à Abou Dhabi. Cette grand-messe des journalistes du monde entier donne un avant-goût de ce bouleversement inévitable. En effet, ce sujet s’est considérablement invité aux panels et workshops de cette première édition, organisée par l’Agence de presse des Emirats (WAM), en collaboration avec le Centre national des expositions d’Abu Dhabi (ADNAC), qui se veut une nouvelle plateforme mondiale d’échanges et de partage entre les différents acteurs des médias de la planète.

D’ailleurs, à l’ouverture de cet événement grandiose, auquel ont pris part plus de 1.000 participants, le directeur général de WAM, Mohamed Jalal Al Rayssi, qui est également président du Comité supérieur d’organisation de ce congrès, a exhorté les acteurs du secteur à ne pas perdre de vue la création des metaverses. "Il s’agit de la mise en place d’un réseau d’environnements virtuels toujours actifs dans lequel de nombreuses personnes peuvent interagir entre elles et avec ces objets numériques tout en exploitant des représentations virtuelles ou avatars, d’elles-mêmes", a-t-il lancé. Pour rapprocher les participants de ce que serait cet avenir, un avatar a mené l'interview avec lui. C’était l’un des moments forts de cette première édition dont le lancement officiel a été donné par la ministre d’Etat à la Jeunesse des Emirats arabes unis (EAU), Shamma bint Suhaili bin Faris Al Mazrui, qui estime que ce congrès, qui avait pour thème principal: "Façonner l’avenir de l’industrie des médias", servira de cadre pour "recueillir les meilleures initiatives et recommandations" pour le secteur médiatique.

Difficile de prédire l'avenir des médias
L’objectif était ainsi de débattre de la viabilité des modèles économiques actuels des médias. Il fallait ressortir avec les pistes à suivre et les nouveaux modèles à adopter pour ne pas disparaître. A cet égard, les différents panélistes s’accordaient à dire qu’avec l’accélération des changements technologiques, il est difficile de prédire l’avenir du secteur. Néanmoins, toute l'importance est de pouvoir anticiper pour éviter d’être pris de court par la révolution numérique. HE Mona Al Marri, directeur général de GDMO (Government of Dubai Media Office), n’a pas manqué de mettre l’accent sur l'importance de l'anticipation qui fait la force des Emirats arabes unis (EAU) et consolide son leadership. "Pour être visionnaire et renforcer son leardership, les EAU misent sur l’investissement dans le futur (Invest in tomorroow)", a-t-elle lancé tout en insistant sur le rôle de l’éducation dans cette dynamique.
Faut-il alors investir dans les metaverses, l’intelligence artificielle et les infrastructures télécoms, tout en se basant sur les études pour pouvoir anticiper? Faut-il abandonner le modèle classique des médias et miser davantage sur le digital et la création de contenu? Faut-il mettre plus l’accent sur le partenariat public-privé pour mener à bien ce changement? Ce qui est, c'est que l'ère de la presse écrite est révolue et que le digital prend désormais le dessus.

"L’ère du print va finir"
D'ailleurs, HE Mona Al Marri a avancé que "l’ère du print va finir" et qu’il "faut commencer à investir davantage dans le digital, car aujourd’hui, ce sont les réseaux sociaux qui prennent le dessus et maîtrisent même la diffusion du contenu de la presse écrite". Même son de cloche chez Shri Apurva Chandra, ministre de l'Information indien qui a déclaré qu'"on a décidé d'arrêter les investissements dans la presse écrite durant la prochaine décennie. On mise désormais sur la diffusion du contenu en ligne". Ce revirement stratégique vient ainsi répondre à une demande spécifique, celle des jeunes. Tout le défi aujourd'hui est de pouvoir s'adapter aussi bien avec les changements technologiques qu’aux nouvelles habitudes des lecteurs et auditeurs. En d'autres termes, les jeunes doivent être placés au cœur des priorités. "Il faut miser sur les jeunes, d'autant plus que la catégorie de moins de 24 ans représente 60% de la population dans le monde arabe", a fait savoir HE Mona Al Marri qui a également signalé que selon plusieurs études, le temps passé sur les réseaux sociaux augmente d’une année à une autre.
Néanmoins, pour une meilleure attractivité de ces jeunes, "il faut éviter les news et la négativité extrême dans le traitement des informations. Il ne faut plus transmettre le stress et l’anxiété à ces jeunes. Dans ce voyage incertain, nous devons avoir une étoile du nord pour aller vers un meilleur avenir à l'ère des algorithmes", a conseillé l'argentin, Chani Guyot qui est CEO de RED/ACCION. C'est sur ce message que la première édition du Congrès mondial des médias s'est clôturée.


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