Economie
Assurances: un nouvel élan pour l'intermédiation
10/11/2021 - 17:10
Aïcha Debouza | Saâd Aouidy"La crise sanitaire nous a bien montré que le secteur d'assurances souffrait de beaucoup de lacunes qu’on se doit de régler. Nous devons nous engager à mettre les jalons pour essayer de régler ceci", explique de prime abord Farid Bensaid, président de la FNACAM. Il détaille que les sujets de préoccupations sont nombreux, allant de la TVA sur les commissions, l’anticipation face à l’arrivée du digital, la mise à jour du livre IV qui "tarde à sortir", le sujet de l’encaissement des primes à régler avec les compagnies jusqu'au revenu de l’intermédiaire, etc.
Plusieurs enjeux étalés lors de la rencontre
Par ailleurs, au terme de l’année 2020, le secteur a enregistré une croissance de 1,9% avec un volume des primes de 45,7 milliards de dirhams (MD). "Il est vrai que cette hausse marque la fin d’un cycle de forte croissance de plusieurs années (+8,4% en 2019), mais c’est une véritable prouesse au vu la conjoncture économique", fait savoir Othman Khalil El Alamy, président par intérim de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).
Outre les séquelles de la propagation du virus, l’amendement du livre IV du Code des assurances relatif à la présentation des opérations d’assurance se trouve également, parmi les grands chantiers auxquels l’Autorité devra s’atteler dans un futur proche.
Othman Khalil El Alamy déclare que cette révision permettra de mettre en place un cadre réglementaire plus adapté à l’évolution de la distribution des produits d’assurances et de l’avènement des nouvelles technologies. Il s’agira aussi, toujours selon la même source, de corriger un certain nombre d’insuffisances qui sont apparues, au fil des ans, avec la mise en œuvre effective du code des assurances.
"Nous continuerons à militer pour rendre certaines couvertures obligatoires, à un moment ou la TRC et la RC décennale tardent à démarrer et qu’une réflexion sur la généralisation des maladies professionnelles est ouverte par les pouvoirs publics", dit Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR).
Il explique également qu’au-delà des aspects liés à la distribution, compagnies et intermédiaires auront à faire face à d’autres enjeux majeurs. Le premier est lié au recouvrement et au reversement des primes. "Le système actuel mérite d’être revisité afin d’obtenir une remontée d’information sur l’encaissement en temps réel et un reversement dans des délais très courts".
Le deuxième enjeu est lié à la pression concurrentielle qui tire les prix vers le bas, ce qui n’est ni dans l’intérêt de la compagnie, ni dans l’intérêt de l’intermédiaire, ni celui du client. "Nous espérons que la provision pour risque tarifaire, qui tarde malheureusement à sortir, permettra de moraliser la tarification et la course aux primes", détaille ce dernier. Le choix des assurés doit être basé, avant tout, sur des aspects liés à la qualité de la prestation et au conseil.
Le troisième enjeu abordé lors de la rencontre concerne la généralisation de l’assurance maladie. Véritable projet de règne, il impose, selon les professionnels du secteur, un recentrage de leur rôle au niveau des complémentaires Santé. "Il s’agit d’un virage majeur pour notre secteur, qu’il faudra gérer avec beaucoup d’intelligence, pour protéger les intérêts des compagnies et ceux des intermédiaires", conclut Mohamed Hassan Bensaleh.
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