Politique
De belles perspectives pour la coopération maroco-espagnole
01/04/2022 - 15:08
Aïcha Debouza"Pour l’Espagne, le Maroc est un partenaire stratégique avec lequel nous devons marcher ensemble", avait relevé, en janvier dernier, le chef de l’exécutif ibérique, Pedro Sanchez lors d’un point de presse conjoint avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, qui était en visite en Espagne. Et à lui de poursuivre: "Nous apprécions le partenariat et la coopération stratégique que nous avons avec le Maroc". Des propos qui en disent long sur l’ampleur des relations entre les deux pays appelées à se consolider davantage notamment avec la nouvelle position qu’adopte le pays ibérique pour le Sahara marocain. Un revirement qui donnera sans nul doute une nouvelle impulsion à la coopération dans tous les domaines entre les deux pays. Déjà, l’Espagne est devenue le premier partenaire commercial, détrônant la France depuis 2014, avec des flux de 144 milliards de DH en 2021. Madrid constitue aussi le deuxième investisseur au Maroc qui est le premier marché africain des exportations espagnoles dans le continent (46 %).
Dans cette même lignée, il convient de noter une forte implantation de 1.000 entreprises dans le Royaume dans de multiples secteurs (industries d’exportation, énergies renouvelables, traitement de l’eau) ou encore en joint-venture (industrie agroalimentaire, industrie chimique, transport ferroviaire è grande vitesse, digitalisation industrielle...). S’y ajoute la dimension humaine des rapports entre les deux pays. Citons à ce titre les flux touristiques dans les deux sens (2,5 millions touristes espagnols et 900.000 visiteurs marocains, une forte communauté marocaine de plus de 800.000 personnes, quelque 5.000 étudiants marocains…). Ceci, en plus de la coopération dans la lutte antiterroriste, le contrôle des flux migratoires, la sécurisation des côtes méditerranéenne et atlantique Sud ainsi que du Détroit.
Autre élément capital, la coopération dans le domaine de l’énergie est aussi appelée à prendre une nouvelle dimension. Preuve à l'appui, en février dernier, Madrid a fait un autre pas vers Rabat, en lui apportant un soutien pour "garantir sa sécurité énergétique", après la fermeture du robinet du gaz par Alger, sur fond de vives tensions avec le Maroc.
Cependant, grâce à cet accord, "le Maroc pourra acquérir du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, le faire livrer dans une usine de regazéification de l'Espagne péninsulaire et utiliser le gazoduc du Maghreb (GME) pour l'acheminer vers son territoire", selon les précisions du département espagnol de la Transition écologique dans un communiqué.
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