Société
Droits des femmes : pourquoi célèbre-t-on la journée le 8 mars ?
08/03/2024 - 16:34
Khaoula BenhaddouJournée de la femme ou journée internationale des droits de la femme…les appellations changent mais le but est le même !
Comme chaque année, les franchises et les enseignes ne lésinent pas sur les moyens pour rendre cette journée, censée célébrer les droits de la femme en une journée commerciale pour vendre leurs produits de beauté, de mode ou d’électroménagers.
Si certaines voix s’élèvent pour refuser cette célébration et invitent à respecter et à donner à la femme la place qu’elle mérite toute l’année, d’autres accueillent cette journée avec beaucoup de joie et d’espoir pour un avenir meilleur.
Quelle est l’histoire du 8 mars ?
Tout a commencé en 1908 lorsque 15.000 femmes ont défilé à New York pour demander une réduction du temps travail et une meilleure rémunération.
Une année plus tard, la journaliste et militante allemande Clara Zetkin a appelé les femmes socialistes à organiser chaque année une journée internationale des femmes qui a été célébrée dès 1911 en Autriche, en Allemagne, au Danemark et en Suisse.
Dans la même lignée, les femmes russes ont organisé des manifestations à Saint-Petersbourg pour exiger le "pain et la paix". Ces manifestations qui ont été organisées le 8 mars 1917 (23 février dans le calendrier russe) marqueront le début la révolution russe.
Après plusieurs années de lutte, les femmes vont obtenir gain de cause et cette date sera officialisée et reconnue par l’ONU en 1977.
Cette journée a pour but de célébrer les réalisations des femmes dans tous les secteurs. Il s’agit également d’une journée d’action, de sensibilisation et de lutte pour l’égalité, la justice et la parité.
Malgré l’instauration de cette journée, des milliers de femmes se sentent marginalisées, et se doivent de lutter pour accéder aux postes de direction et pour obtenir une égalité salariale.
Quid du Maroc?
Au Maroc, malgré les avancées réalisées dans différents secteurs, un long chemin reste à réaliser et plus précisément sur le marché de l’emploi comme l’a prouvé le rapport du HCP publié à l’occasion de la journée de la femme le 10 octobre 2023.
A en croire ce rapport, le taux d’activité a nettement baissé passant de 26,8% en 2010 à 22,6% en 2022. 33,7% d’entre elles ont plus de 45 ans, 30,3% sont âgées de 25 à 34 ans et 23,8% ont entre 35 et 44 ans.
Toujours selon la même source, en 2022 le secteur de l’agriculture, forêt et pêche concentre la plus forte proportion de femmes (30,1%), suivi de celui de l’industrie et l’artisanat (26,1%) et des services (19,3%). Le taux de chômage des femmes est, quant à lui, passé de 8,9% en 2010 à 17,2% en 2022.
A part le volet professionnel, le rapport du HCP est revenu sur la question de la violence à l’égard des femmes. Ainsi, 57% d’entre elles ont été victimes d’un acte de violence en 2019. Les prévalences des violences économiques et sexuelles ont fortement augmenté.
Elles sont passées respectivement de 8 à 15%, et de 9 à 14% entre 2009 et 2019. La violence faite aux femmes et aux filles reste principalement perpétrée au sein de l’espace conjugal et familial avec une prévalence de 52,1%, suivi du milieu éducatif avec un taux de 18,9% et du milieu professionnel (15,4%). Dans les espaces publics, la prévalence est de 12,6%.
Côté légal, la femme marocainne s’apprête à ouvrir une nouvelle page avec la révision du Code de la famille ordonnée par SM le Roi Mohammed VI.
Pour rappel, le souverain a adressé le 26 septembre une Lettre Royale au chef de gouvernement annonçant une révision approfondie du Code de la famille.
Après plusieurs réunions et séances d’audition, l’Instance chargée de la révision du code de la famille devra présenter les propositions issues de ces consultations participatives à la Haute appréciation de SM le Roi, avant l’élaboration du projet de loi et sa soumission au parlement.
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