Société
Histoire: les Marocains ont fêté le nouvel an au XVe siècle!
31/12/2022 - 19:00
Mohammed Fizazi
Les fêtes de fin d'année s'accompagnent, au Maroc, comme partout dans monde, de manifestations de joie et de célébrations afin de fêter le début d'une nouvelle année et un nouveau départ. Cela ne passe pas sans qu'une large frange de la population souligne le caractère étranger d'une célébration liée au calendrier grégorien. Toutefois, célébrer le nouvel an du calendrier solaire ne date pas d'hier, et les livres d'histoire nous apprennent que les Marocains la fêtaient déjà ... au XVe siècle.
Malgré le fait que le Maroc ait adopté l’islam et son calendrier lunaire, des fêtes préislamiques liées au calendrier solaire ont survécu dans la culture marocaine, dont le célèbre Yennayer, le nouvel an agricole, célébré le 12 janvier de chaque année. Chaque région du Maroc le fête avec ses propres traditions, en préparant les plats et les mets qui lui sont propres.
Des récits de l'époque almohade indiquent déjà que les Marocains célébrant le nouvel an grégorien, et d'autres fêtes qui y sont liées comme Yennayer. Selon l’historien Ibn Alhajj, une bouillie spéciale était préparée à l’occasion de la naissance du Christ, qui est la même qu’on préparait à l’occasion du Yennayer. Au XVe siècle, c'est Al Hassan Al Ouazzane, le célèbre "Léon l'Africain", qui rapporte les célébrations, dans la ville de Fès, de la nouvelle année chrétienne.
Dans son livre "Description de l'Afrique", l'auteur maroco-andalou décrit les célébrations du nouvel an chrétien à l’époque wattaside aux XVe et XVIe siècles, disant qu’outre les festivités islamiques, les habitants de Fès célébraient autrefois la naissance du Christ et organisaient également un souper spécial le soir du réveillon: une soupe composée de plusieurs légumes, tels que le chou, le navet et les carottes, et qu’on cuisinait et mélangeait avec plusieurs légumes et ciboulette. Et que le premier jour de l’année, les enfants portent un masque, puis errent en entonnant des chants et demandant des fruits auprès des bienfaiteurs.
Léon l'Africain conclut également que "Le jour de la fête de Saint-Jean, un feu est allumé avec du foin dans tous les quartiers. Et quand les premières dents d'un nouveau-né apparaissent, ses parents invitent d'autres enfants pour un banquet nommé "Dentia", qui est un nom latin. Il y a également plusieurs autres coutumes, ainsi que des techniques de divination similaires à celle que j'ai vues à Rome et d'autres villes italiennes".


Articles en relations
Société
Economie
Art & Culture
Sport