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Nouvel An amazigh 2972: acquis accumulés et aspirations futures
13/01/2022 - 15:00
MAPBien que la pandémie de la Covid-19 ait continué à sévir pour la deuxième année consécutive, la culture amazighe n'a pas manqué pour autant de marquer de son sceau l'année écoulée à travers de nombreuses activités, décisions et initiatives.
Ainsi, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a célébré, le 14 octobre à Rabat, le 20e anniversaire du discours historique prononcé par SM le Roi Mohammed VI le 17 octobre 2001 à Ajdir (Khénifra), et ce sous le thème ''Vingt années d'institutionnalisation pour la promotion de l'Amazighité: Parcours et perspectives''.
A cette occasion, le recteur de l'IRCAM, Ahmed Boukous, avait affirmé que l'Institut est devenu, en 20 années d'existence, une référence sur les plans national et international dans les différents domaines d'intérêt pour la question amazighe.
Et de soutenir que l'IRCAM compte à son actif de nombreuses réalisations et un nombre important de publications dans les sciences humaines et sociales, principalement dans les domaines de l'histoire, la littérature et la valorisation de la langue amazighe et l'alphabet Tifinagh et autres applications informatiques ainsi que la traduction, ce qui a permis d'enrichir cette langue et de promouvoir son ouverture sur les autres cultures sur le plan international.
L'IRCAM a, de même, organisé, le 15 novembre à Rabat, la cérémonie de remise du Prix de la culture amazighe au titre de l'année 2020, qui a été marquée notamment par l'attribution du prix de mérite à Brahim El Mazned, en guise de reconnaissance de ses efforts et recherches visant la promotion de la culture et du patrimoine amazighs au Royaume.
Sur le plan gouvernemental, l'année 2021 a été marquée par l'annonce du gouvernement, le 11 octobre, de son intention de mettre en œuvre le caractère officiel de la langue amazighe, notamment à travers la création d'un fonds spécial doté d’un milliard de dirhams d’ici 2025.
Cette déclaration a été faite lors de la présentation par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, des grandes lignes du programme gouvernemental, lors d'une séance plénière tenue par les deux Chambres du parlement.
Au niveau parlementaire, la Chambre des conseillers et l'Institut royal de la culture amazighe ont signé, le 2 février à Rabat, un protocole de coopération visant à accélérer le processus d'intégration de la langue amazighe dans les travaux de la Chambre haute du parlement.
Signé par l'ancien président de la Chambre des conseillers, Abdelhakim Benchemach, et le recteur de l'IRCAM, Ahmed Boukouss, ce protocole vise à établir un cadre général de coopération entre les deux parties afin de mettre en œuvre le plan d'action approuvé par la chambre et qui comprend les méthodes et les étapes d'intégration de la langue amazighe dans les travaux des séances plénières de la Chambre des conseillers et de ses organes.
En outre, l'institution des Archives du Maroc a signé, le premier décembre à Rabat, une convention de don d'archives avec l'association marocaine de recherche et d'échange culturel (AMREC) et la Fondation Brahim Akhiate pour la diversité culturelle.
Signée à l'occasion de la journée nationale des archives (30 novembre) et coïncidant avec le 54e anniversaire de la création d'AMREC, la convention porte sur le don des archives de l'association à l'Institution en charge, en tant que segment de la mémoire collective, en vue de la conserver pour les générations futures et la mettre à disposition des chercheurs.
Conformément à cette convention, l'AMREC et la fondation Brahim Akhiate ont déclaré avoir ouvert un fond propre aux Archives du Maroc, sous le nom de "Fond Brahim Akhiate" qui comprend deux groupes, le premier concerne l'association et le second celui de la fondation.
Ce fond sera alimenté, au fur et à mesure, de documents réalisés et reçus par l'association tout au long de son parcours culturel et associatif, qui s'étale sur 54 ans ou appartenant à la famille du défunt Brahim Akhiate (1941-2018).
Côté édition, Belaid El Akkaf, chercheur et l'un des fondateurs du groupe amazigh "Ousmane", a publié un nouveau livre intitulé "Groupe Ousmane: discours de la photo", édité par les Archives du Maroc.
Ce livre de 182 pages est "une histoire que je raconte à travers les images, et qui vise à documenter une période très difficile, au cours de laquelle le groupe amazigh Ousmane s'est illustré", a indiqué l'auteur, soulignant qu’il avait eu l'honneur de faire partie des membres fondateurs du groupe et de vivre de près son expérience unique.
L'ouvrage comprend un certain nombre de photos que El Akkaf avait prises et conservées depuis 1974 (date de la formation du groupe) et qui immortalisent les événements artistiques les plus marquants dans la vie du groupe.
Bien qu'éphémère, l'expérience du groupe Ousmane "a marqué la scène musicale marocaine et a contribué, aux côtés d'autres groupes amazighes, au processus d'appropriation par les Marocains de leur patrimoine culturel diversifié", a déclaré, pour sa part, le directeur de "Archives du Maroc", Jamaa Baïda.
En dépit des différences d'appellation (Id Innayer, Ikhf N'Usggas, Hagouza) et d'observation de cette occasion, l'avènement du nouvel an amazigh demeure une célébration importante tant au Maroc que dans d'autres régions d'Afrique du nord car elle sert à assurer la préservation du patrimoine culturel amazigh et sa transmission d'une génération à l'autre.
Il s'agit également d'une occasion pour réitérer les revendications du mouvement amazigh et les appels émanant des acteurs intervenant dans les champs culturel et des droits de l'Homme pour décréter le premier jour de l'année amazighe fête nationale et jour férié. Ces revendications tirent leur raison d'être du lien entretenu entre cette célébration d'une part, et la mémoire collective du peuple marocain et l'activité agricole d'autre part, mais aussi de la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe tel que stipulé dans la constitution du Royaume.
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