Société
Industrie pharmaceutique: les recommandations du CNDH
22/04/2022 - 23:21
Aïcha DebouzaLe rapport publié par le CNDH met l’accent sur les déterminants du droit à la santé sous l’angle juridique, institutionnel et socio-économique, de même qu’il propose des bases fondamentales pour l’élaboration d’une stratégie nationale de santé axée sur le rôle de l’État social et dépassant l’approche sectorielle, pour garantir le droit à la santé, relever le défi de la durabilité, garantir la sécurité humaine et réduire les disparités sociales et spatiales.
Il expose les contraintes entravant le droit d’accès à la santé et formule pas moins de 100 recommandations pour renforcer ce droit. Car pour le Conseil, cette nouvelle approche en matière de législation contribuera à faire face à certaines difficultés de gestion et à réorganiser les structures institutionnelles de santé. Et ce travail se fera, toujours d’après la même source, "sur la base d'une logique de droit au lieu d'une logique d'assistance, en vue de les adapter au parcours coordonné de soins proposé dans le document".
Les recommandations du CDNH relatives à la gouvernance s'articulent donc autour de quatre principaux axes : la gouvernance des mécanismes décisionnels, le renforcement des ressources humaines, la consolidation de l'industrie pharmaceutique nationale et l'amélioration des structures hospitalières. Et afin d’y parvenir, il est recommandé d'augmenter le budget alloué au ministère de la Santé et de la protection sociale par rapport au budget général de l'État.
L’objectif ? Répondre aux normes de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui préconise un pourcentage de 12%. Il s’agit aussi d'accroître les dépenses de santé par habitant de 170 USD en 2016 à 419 USD en 2030, "tout en réduisant de plus de la moitié les dépenses des ménages : de 63 % actuellement à moins de 30 % comme objectif premier à atteindre, au vu de passer en dessous du seuil de 25 %", lit-on dans ledit rapport thématique.
Dans le même ordre d’idées, le CNDH recommande de réformer les méthodes de formation des professionnels de santé et d’améliorer les effectifs des lauréats des établissements de formation. Il propose de libérer le financement de la santé des contraintes liées aux équilibres macroéconomiques. Mais pas seulement. Il se veut pareillement de traiter le secteur de la santé comme un secteur d’investissement qui serait à même de renforcer la souveraineté nationale et d’ériger la politique publique de la santé en un secteur stratégique qui transcende les clivages politiques et les législatures.
Car rappelons-le, l’industrie pharmaceutique marocaine constitue 1,5% du PIB et 5% du PIB industriel. Elle est évaluée en 2018, d’après la Fédération marocaine de l’Industrie et de l’innovation pharmaceutique (FMIIP), à plus de 15 MMDH de chiffre d’affaires, dont 10% à 15% de ce chiffre d’affaires se font à l’exportation, notamment vers d’autres pays africains. Elle emploie plus de 50.000 salariés.
Articles en relations
Société
Economie
Politique
Société