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La HACA réaffirme l’importance de la liberté de création
02/05/2021 - 10:17
SNRTnewsCe n'est pas nouveau. La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) "reçoit fréquemment des plaintes de particuliers, d'associations ou d'organisations professionnelles au motif que certaines œuvres de fiction diffusées sur les chaînes de télévision nationales comporteraient des scènes ou des dialogues qui seraient préjudiciables à l’image de certaines professions voire qui porteraient offense à leurs membres".
Mais en ramadan, le nombre de ces plaintes a augmenté, notamment en raison de la forte programmation d'œuvres de fiction nationale (séries, sitcoms, films, etc.) pendant cette période caractérisée également par des niveaux d’audiences élevés, affirme un communiqué de la HACA diffusé dimanche.
Après avoir étudié l'ensemble de ces plaintes et délibéré à leur sujet, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle a décidé, lors de sa réunion du 27 avril 2021, que le droit à la liberté de création "doit être garanti tout particulièrement quand il s’agit d’œuvres de fiction".
"L'œuvre fictionnelle ne peut s’accomplir ni prétendre à une valeur artistique sans une liberté effective à tous les niveaux de la conception de l’œuvre : le scénario, les situations, les scènes, les profils des personnages, les dialogues, etc. Cet impératif de liberté est encore plus patent lorsqu'il s'agit d'œuvres comiques ou parodiques", souligne la HACA.
Pas de diffamation
L'instance chargée de la régulation du paysage audiovisuel marocain estime également que "la représentation critique d'une profession concernée dans une œuvre audiovisuelle de fiction ne constitue pas une diffamation telle qu'elle est légalement définie, ni ne comprend nécessairement une intention d’offenser ou de nuire. Elle renvoie en revanche au droit de l’auteur de l’œuvre de faire, en toute liberté, les choix artistiques qui lui conviennent".
Selon la HACA, demander que les fictions ne représentent que des personnages positifs, honnêtes et intègres reviendrait à porter atteinte à la liberté des auteurs et des opérateurs. Une "telle exhortation tend à nier la responsabilité et le rôle salutaire des médias, notamment en termes d’exercice du jugement critique à l’égard de phénomènes sociaux ainsi qu’en matière de sensibilisation à l’égard de certains comportements et pratiques répréhensibles".
Certaines des plaintes déposées auprès de la HACA appellent à une censure contre les œuvres de fiction ou à une intervention pour arrêter leur diffusion par les télévisions. De "telles requêtes partent d’une représentation inexacte, à la fois, du concept de la régulation des contenus médiatiques et du mandat institutionnel" de l'instance.
La loi garantit aux radios et aux télévisions publiques et privées, la production et la diffusion de leurs programmes en toute liberté. En outre, au titre de son mandat constitutionnel, la HACA est chargée d'assurer le respect et la protection de cette liberté en tant que principe fondamental, tout en veillant à ce que tous les contenus diffusés, qu'ils soient fictionnels, informationnels ou autres, respectent les principes des droits humains.
L'instance de régulation veille ainsi au respect dans les contenus médiatiques de principes aussi fondamentaux que le principe de la présomption d’innocence, le respect de la vie privée et de la dignité humaine. Les contenus médiatiques diffusés ne doivent pas non plus inciter au racisme, à la haine ou à la violence, rappelle la HACA. Ils ne peuvent non plus discriminer ou stigmatiser les femmes ni exposer l'enfant et le jeune public à des risques physiques, psychologiques ou mentaux.
La HACA considère par ailleurs que la question de la qualité de l’offre de programmes des radios et télévisions nationales publiques et privées reste posée et constitue un réel défi. Le développement "d’une offre médiatique en phase avec les aspirations de toutes les catégories socioculturelles du public destinataire reste un devoir constant des services de radio et de télévision comme le dépôt de plaintes auprès du régulateur à l’égard de cette offre est pour le citoyen un droit prévu par le législateur".
Il n’est pas permis de perdre de vue que la préservation de la liberté de création demeurera toujours une condition essentielle pour promouvoir la qualité de la production artistique et médiatique.
Le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle a rappelé, à l'issue de la réunion, que l’une des finalités de la régulation est de promouvoir les valeurs de la liberté, de favoriser le renforcement du potentiel d’initiative et de créativité médiatiques et d’alerter sur tout ce qui peut contrecarrer la réalisation de ces objectifs. "Une telle posture est la seule à même de contribuer significativement à la promotion d'une culture médiatique éclairée", conclut la HACA.
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