Société
Les prisons marocaines, une crise qui perdure
03/02/2021 - 13:44
Khaoula BenhaddouLes prisons marocaines sont dans un état déplorable, ce constat maintes fois soulevé, est hélas toujours d'actualité comme le montre le dernier rapport remis, mardi 2 février 2021, par les membres de la mission parlementaire provisoire au Parlement. Tout était dit, écrit et décrit, sur l'indignité de la situation pénitentiaire au Maroc, une indignité dont les personnels pénitentiaires sont les premiers à souffrir. Manque de personnel, manque de moyens et infrastructures insuffisantes. On entend les mêmes constats. Faut-il s'en affliger? S'en courroucer?
Le Rapporteur de cette mission, Réda Boukoumazi, a soulevé, comme il fallait s'y attendre, des nombreuses préoccupations comme le manque des ressources humaines ou encore la surpopulation carcérale. Lors de cette séance, les membres de la mission parlementaire provisoire ont présenté un rapport détaillé avec chiffres à l'appui dressant un tableau assez sombre sur la réalité des prisons au Maroc. Un rapport élaboré après des visites sur le terrain. Les membres de la mission ont inspecté trois établissements pénitenciers, à savoir Moul El Bergui à Safi, Aïn Sebaâ à Casablanca et Toulal 1 à Meknès.
Surpeuplement
Ils ont constaté que la prison de Meknès comme celle de Safi souffrent du surpeuplement, surtout dans les quartiers. Les chambres carcérales ne contiennent que huit lits en béton pour 12 prisonniers. Certaines chambres sont dans un état insalubre et manquent même d'aération. Les espaces de promenade sont étroits et ne dépassent pas les 150 mètres pour environ 500 prisonniers. Les auteurs du rapport recommandent par exemple d'augmenter la durée de la promenade (30min) par jour ou encore de permettre, au moins, aux détenus de prendre des douches plus régulièrement. Autre problème, se faire soigner en prison est une mission quasi-impossible. C'est ce qu'ont constaté les membres de la mission provisoire. L'administration pénitentiaire est actuellement saturée par les demandes de consultations médicales. Il y a tellement de demandes et si peu de personnel. Alors pour prendre des rendez-vous à l'extérieur de la prison, c'est une autre paire de manche.
Quelle réinsertion ?
La formation des détenus souffre, quand à elle, d'énormes carences. Seuls 350 personnes sur 1980 bénéficient de ce programme dont le but est de favoriser la réinsertion des délinquants dans la société. Comme tout le monde sait, la prison de Ain Sbaa, communément appelé Oukacha, demeure parmi les prisons les plus peuplées du pays. Enfin, le rapport préconise l’accélération de la réforme sur la procédure et la durée de la détention provisoire et l’introduction des peines alternatives dans le code pénal en tant que moyen de lutte contre la récidive et d’allégement de la pression sur les centres de détention.
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