Economie
Les TPE-PME au Maroc: défis persistants et appels à l'action
04/07/2024 - 20:03
Mohammed Fizazi
Les Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPE-PME) forment la colonne vertébrale de l'économie marocaine, représentant plus de 98,4% des entreprises au Maroc, soit plus de 7 millions d'entités. Toutefois, elles font face à des obstacles majeurs, notamment l'accès au financement, aux marchés publics, à l'immobilier, ainsi que des retards de performance et des difficultés à accéder aux technologies de l'information et de la communication, selon la Confédération marocaine des TPE-PME.
La Confédération Marocaine des TPE-PME a appelé le gouvernement, les institutions financières, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à renforcer leur soutien et leur collaboration pour permettre à ces entreprises de prospérer durablement.
Dans une déclaration à SNRTnews, le président de la Confédération marocaine des TPE-PME, Abdellah El Fergui, a indiqué que son organisation milite depuis 1995 pour l’octroi de la part de 35% des marchés publics pour les TPE-PME.
Notre interlocuteur ajoute que la loi accordant aux TPE-PME une part de 20% des marchés publics, promulguée en 2013, n'a pas été mise en œuvre en raison de l'absence des décrets d'application. Cette situation, ajoute-t-il, contredit la déclaration de la ministre de l'Econome et des Finances, Nadia Alaoui, qui "prétendait que les TPE-PME avaient bénéficié de 35% des marchés publics". Et d’ajouter que la confédération avait tenu une réunion, le 24 décembre 2022, concernant le projet de loi de finances pour l'année 2023, la ministre avait promis de publier les décrets d'application nécessaires à la mise en œuvre de la loi de 2013. Cependant, les décrets n'ont toujours pas été publiés à ce jour.
Abdellah El Fergui déplore également l’augmentation des faillites des TPE-PME en 2023, avec plus de 33.000 cas, causant une hausse du chômage à 13,5%. Et de souligner que 55% des TPE-PME étant des personnes physiques, le nombre élevé de faillites augmente également le taux de migration vers l’informel, qui constitue déjà 77% de l’activité économique marocaine.
Le président de la Confédération marocaine des TPE-PME souligne qu'il est impossible de combattre le secteur informel, et que les tentatives gouvernementales pour l’introduire dans l’économie formelle, notamment le programme de la carte de l’auto-entrepreneur, ont connu un échec en raison de la pression fiscale. La Confédération a présenté des propositions au gouvernement afin de réussir la transition de l’informel vers le formel.
“Le secteur informel touche des domaines économiques sensibles, et indispensables, mais manquent de moyens légaux, de locaux etc. En tant que TPE-PME, nous pouvons profiter de leur activité économique indispensable, et leur accordant les moyens et les ressources d’exercer leur activité légalement. L’état doit promulguer des lois qui leur permettra de s’introduire progressivement dans le secteur formel, et cela sera une formule gagnant gagnant pour tout le monde”, a-t-il confié.
La Confédération Marocaine des TPE-PME appelle également à une implication plus active dans les négociations du projet de loi de finances pour 2025. Et salue également la décision de Bank Al-Maghrib de réduire le taux d'intérêt principal de 25 points de base à 2,75%, tout en demandant une réduction supplémentaire pour stimuler l'économie.
Enfin, la Confédération souligne les problèmes de retard de paiement, en particulier dans le secteur de la construction, et appelle les grands acteurs économiques à respecter leurs engagements financiers envers les TPE-PME.

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