Politique
"Noqta ila Satr": Nabil Benabdallah se prononce sur la flambée des prix
16/03/2022 - 17:01
Aïcha DebouzaCe mardi 15 mars, Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a été l'invité de l’émission "Noqta ila Satr" où de nombreux sujets ont été abordés dont celui de la flambée des prix.
C’est le temps de prendre des mesures "urgentes" permettant de préserver le pouvoir d’achat du citoyen marocain, a estimé Mohamed Nabil Benabdallah lors de l’émission diffusée ce mardi 15 mars 2022 sur Al Aoula. "Les mesures prises par le gouvernement visant à atténuer les répercussions de la crise économique et de la hausse des prix sur les citoyens, sont insuffisantes", a-t-il expliqué en préconisant des solutions concrètes face à la flambée des prix des hydrocarbures et de certains produits tels que ceux de la tomate.
Le gouvernement "doit assumer ses responsabilités"
Dans ce sillage, le dirigeant du PPS a proposé l’arrêt immédiat des exportations de la tomate vers l’Europe pour faire chuter les prix sur les marchés locaux et ramener le tarif dudit fruit à un prix raisonnable. "Il est possible d'identifier tous les intermédiaires qui interviennent dans leur distribution à travers les circuits et les mécanismes d'approvisionnement du marché, afin de contrôler les prix". Si d’après Benabdallah, le mandat du gouvernement intervient dans une conjoncture économique difficile, "il doit néanmoins assumer sa responsabilité de gérer cette situation en proposant des mesures alternatives qui feront de lui un gouvernement politiquement fort".
Dans cette lignée, le secrétaire général du PPS a souligné la nécessité de présenter une vision claire pour sortir de cette crise. Selon lui, un État social fort est celui qui s'immisce dans les modes de gouvernance, lui permettant de faire face à toutes les formes de rentes et aux problèmes qui se posent. "Il faut que le gouvernement soit courageux de prendre des décisions différentes de celles qu’il suit en ce moment", a-t-il avancé, s'interrogeant sur le sort de la raffinerie La SAMIR.
"La Samir était la seule raffinerie et structure de stockage du Royaume. Son arrêt a conduit à une augmentation des bénéfices de certaines entreprises de 38,2 MMDH, l’an dernier", a-t-il informé. Pour l’invité, il faut limiter ces bénéfices en impliquant les entreprises concernées dans une dynamique de solidarité nationale. "A la lumière du système de prix du carburant, il y a 10% de la taxe sur la valeur ajoutée, des taxes allant jusqu'à 37% pour le gasoil et 47% pour l'essence", a martelé Mohamed Nabil Benabdallah. Il a suggéré pareillement, de mobiliser la machine fiscale et douanière pour que l’Etat supporte une partie de ces dépenses et réduise ses revenus afin d’alléger la pression fiscale sur les citoyens.
Dans le même ordre d’idées, le patron du parti a fait savoir que "le conflit d'intérêts qui existe aujourd'hui dans le secteur des hydrocarbures doit s'arrêter. "Il est temps de se doter de véritables outils de solidarité, puisqu’il est également possible de se tourner vers le fonds qui a été créé au début de la pandémie et d'y cotiser pour atténuer ces répercussions", a-t-il souligné. Ce dernier a, d'ailleurs, noté que la guerre russo-ukrainienne et la crise économique ont montré que "toutes les hypothèses que le gouvernement a lancées pour établir la loi de finances ne sont plus valables", ce qui, selon lui, nécessite une intervention urgente de l'État pour rétablir les équilibres.

Articles en relations
Monde
Economie
Economie
Economie