Société
Omicron: ce que l'on sait à ce jour
17/12/2021 - 22:35
Lina IbrizOmicron se propage à un rythme sans précédent, mettant ainsi experts et gouvernements en état d'alerte. Depuis la détection du variant en Afrique du Sud, les recherches ont été lancées pour comprendre comment le variant fortement muté se propage et évaluer les nouveaux risques pendant cette vague de pandémie.
Dans un épisode de «Science in 5», une série de vidéos diffusée par l’OMS donnant la parole aux experts de l'agence onusienne pour expliquer la science liée à la Covid-19, Dr Maria Van Kerkhove, épidémiologiste et responsable technique de l’OMS pour la Covid-19 fait le point sur Omicron.
Omicron surpassera-t-il Delta ?
En termes de transmissibilité, Omicron se propage à une vitesse qui dépasse celle de tous les autres variants qui ont été détectés. L’émergence de ce variant a donné lieu, selon Maria Van Kerkhove, à l’une des augmentations des cas d’infection les "plus importantes" jusqu’à présent enregistrées. "Nous constatons un taux de croissance vraiment accru d'Omicron par rapport aux autres variants préoccupants", signale l’experte.
En effet, Omicron semble se propager plus rapidement que Delta, et ce même dans les pays où ce dernier est prédominant. Ce taux de transmissibilité élevé octroie au nouveau variant "un avantage de croissance par rapport à Delta".
Encore reste-t-il à déterminer comment Omicron rivalisera les autres variants actuellement en circulation dans le monde. "Il est encore un peu tôt pour que nous ayons une compréhension complète, mais ce que nous pouvons dire, c'est que certaines des mutations identifiées dans Omicron offriront un avantage de croissance, lui permettront d'être plus transmissible", a indiqué l’experte.
Quels symptômes ?
De nombreuses études sont en cours afin d’identifier les symptômes provoqués par Omicron. Jusqu’à présent, les données n’indiquent aucune différence entre les symptômes développés par les personnes contaminées par Omicron et celles ayant contracté d’autres variants du virus.
D’ailleurs, c’est ce qu’a confirmé Maria Van Kerkhove : "En termes de présentation de la maladie, de nombreuses études en cours examinent cela et les personnes infectées par Omicron par rapport à d'autres variantes. Nous n'avons pas vu de changement dans le profil de la maladie. Par exemple, nous n'avons pas vu de changement dans les symptômes que les personnes présentent avec Omicron par rapport à Delta. Vous ne pourrez donc pas faire la différence".
Une dangerosité moins élevée ?
Bien que l’OMS ait indiqué dans une note de mise au point technique que les cas d’infection à Omicron qui ont jusqu’à présent été détectés présentent des symptômes "légers à modérés", les données restent insuffisantes pour trancher sur la question de la dangerosité du variant.
En effet, "les personnes atteintes d'Omicron peuvent avoir tout le spectre de la maladie, allant de l'infection asymptomatique à l'infection bénigne, en passant par les personnes nécessitant une hospitalisation et les personnes décédées d'Omicron", explique Van Kerkhove.
Alors que des rapports initiaux "suggèrent qu'Omicron est moins sévère que Delta", l’experte alerte sur le risque accru que présente le variant. "Plus de cas signifie plus d'hospitalisations, et si un système de santé est surchargé, des gens mourront parce qu'ils n'auront pas accès aux soins appropriés".
Les risques que présente Omicron ne doivent surtout pas être sous-estimés, rappelle-t-elle. Outre la pression que la multiplication de cas met sur les systèmes de santé, le nouveau variant, aussi basse que sa dangerosité puisse être, constitue un danger pour les personnes vulnérables.
Dans ce sens, l’épidémiologiste prévient que "même si nous avons un virus qui cause une maladie moins grave, ce virus peut affecter des populations vulnérables. Et nous connaissons des personnes atteintes de maladies sous-jacentes, des personnes d'un âge avancé, si elles sont infectées par une variante du SRAS-CoV-2, y compris Omicron, elles courent un risque accru de développer une maladie grave".
La vaccination, incontournable
Quel que soit le degré de dangerosité d’Omicron, il ne faut pas baisser la garde. C’est le point qui fait l’unanimité des scientifiques et experts à travers le monde. Qu’il s’agisse d’Omicron ou d’autres variants, "la meilleure chose à faire est de vous protéger, de vous faire vacciner quand vous le pouvez et de vous assurer de prendre des mesures pour réduire votre exposition à ce virus", réitère l’experte de l’OMS.
Et de soutenir : "Ce qui est vraiment essentiel dans tous les pays, c'est que les personnes à risque, celles qui ont plus de 60 ans, celles qui souffrent de maladies sous-jacentes reçoivent leurs vaccins et s'assurent qu'elles reçoivent leurs première et deuxième doses. Il est vraiment essentiel que tout le monde se fasse vacciner".
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