Economie
PLF-2024 : la Confédération marocaine des TPE-PME tire la sonette d'alarme sur la situation des petites entreprises
02/01/2024 - 13:07
Mohammed Fizazi
Le projet de loi des finances (PLF) pour 2024 suscite une profonde inquiétude au sein de la Confédération Marocaine des TPE-PME. Celle-ci estime que le PLF ne contient aucune mesure d'accompagnement pour les Très Petites Entreprises et Petites & Moyennes Entreprises marocaines, un vide préoccupant dans le contexte économique difficile.
Les TPE-PME, déjà fragilisées, se heurtent à des défis de taille: cessation des programmes FORSA et INTELAKA, augmentation des impôts, hausse des prix du carburant, sécheresse, et impacts persistants de la pandémie. Face à ces épreuves, l'absence de mesures de soutien dans le projet de loi de finances 2024 est d'autant plus alarmante.
Un communiqué de la Confédération indique que dans une dichotomie flagrante, les grandes entreprises bénéficient d'allégements fiscaux et d'avantages financiers. Plus de 292 mesures ont été annoncées en leur faveur, creusant l'écart entre les grandes structures et les TPE-PME.
Ajoutant que les programmes Forsa et Intelaka, reconnus pour leur efficacité, se retrouvent négligés. Ces initiatives ont prouvé leur capacité à générer de l'emploi à moindre coût comparé aux mégaprojets privilégiés par le gouvernement. La Confédération souligne l'importance d'augmenter le financement de ces programmes, proposant des montants de 200.000 à 250.000 dirhams par projet.
Le communiqué ajoute que la crise des TPE-PME est exacerbée par la croissance du secteur informel. En 2022, la faillite de plus de 25.000 TPE a entraîné une perte massive d'emplois et un glissement vers l'informalité. Face à cette situation, la Confédération lance un appel urgent pour la relance et le renforcement des programmes Forsa et Intelaka. Elle insiste sur la nécessité d'une gouvernance inclusive et transparente, impliquant toutes les parties prenantes et dénonce les pratiques bureaucratiques et discriminatoires actuelles.
La Confédération critique également le manque de consultation et de concertation du gouvernement dans l'élaboration du PLF et des différents programmes. Elle met en lumière les nombreuses faillites des TPE-PME et la perte conséquente d'emplois, souvent ignorées par les politiques actuelles.
En outre, la Confédération attire l'attention sur les lourdeurs administratives et les délais dans l'obtention des autorisations, freinant l'efficacité des lois et programmes, y compris ceux liés à la digitalisation. Elle dénonce les mesures "discriminatoires" de la DGI et de la CNSS envers les TPE-PME. "La Confédération Marocaine des TPE-PME en appelle à nouveau à la DGI et à la CNSS pour qu'elles traitent les TPE-PME avec la même prudence qu'elles le font avec le patronat. Avec la conjoncture actuelle très difficile, ces petites entreprises ne peuvent pas supporter d'autres pressions", indique le communiqué.
La Confédération Marocaine des TPE-PME appelle à une révision urgente de la politique gouvernementale en faveur des petites entreprises. Elle souligne la nécessité de mesures immédiates pour soutenir ces entreprises, pivot de l'économie nationale et moteur essentiel de la création d'emplois.

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