Société
Saint-Valentin, l'histoire d'une tradition universelle
14/02/2022 - 11:09
Aïcha DebouzaFleuristes, bijoutiers, chocolatiers, restaurateurs… Ils sont beaucoup à profiter de ce pic de ventes, car la Saint-Valentin fait vendre. Comme d’autres célébrations incontournables du calendrier, le 14 février de chaque année n’est pas uniquement un moment d’amour. C’est aussi une occasion en or pour booster le chiffre d’affaires de certains commerces qui surfent sur ce temps fort afin de charmer leurs clients et saisir les opportunités de business. Surtout, lorsqu’il s’agit d’une date spéciale. Elle arrive à la sortie des soldes d’hiver et un mois et demi seulement après les fêtes de fin d’années.
Mais, la Saint-Valentin n'est-elle pas une tradition inventée de toute pièce? D’où vient-elle réellement?
Différentes légendes, même date
Il est difficile de dater avec exactitude l’arrivée de la Saint-Valentin. Coutume aux origines païennes et paillardes, tradition romantique, légende chrétienne, invention commerciale récente: l’histoire de la Saint-Valentin est tout cela à la fois. A l’origine, la Saint-Valentin est issue de fêtes romaines de purifications, célébrées à la mi-février (entre le 13 et le 15 février) et appelées les Lupercales. Une fête bien moins romantique que celle fêtée aujourd’hui. Étymologiquement, Lupercus vient du latin lupus, le loup. La légende raconte que c'est une louve, maternelle, qui sauva Romulus et Remus, les futurs fondateurs de Rome.
Faunus Lupercus, dieu de la fertilité et protecteur contre les loups, y était alors honoré. Un bouc était immolé par des prêtres sacrificateurs dans la grotte où la louve avait allaité Romulus et Rémus. Enduits du sang de ce bouc, les jeunes gens choisis par lesdits prêtres, couraient ensuite les rues pour fouetter les femmes de lanières de peau. L’objectif? Les rendre plus fécondes. C'est aussi en ce jour que les jeunes gens tiraient au sort le nom de la personne qui serait leur partenaire pour le restant de l'année.
Deux cents ans passés, la tradition change de cap. L'Église chrétienne a attendu deux siècles avant de canoniser Valentin de Terni, un prêtre martyr de l’Empire romain. Au IIIe siècle, cet évêque avait pris pour habitude d’organiser des mariages chrétiens, alors interdits par l’empereur Claude II qui redoutait que les hommes s’attachent trop à leurs épouses. La célébration de ces mariages secrets valut donc à Valentin de Terni d’être arrêté. Il fut ensuite condamné à mort un 14 février. Et ce n’est qu’en 495 que le pape Gélase Ier décida de le canoniser et de le désigner saint patron des amoureux.
Mais selon une autre légende, cette coutume tiendrait ses naissances d’une autre époque. Au XIVe siècle, pour les Anglais, le 14 février rimait avec le début de la saison des amours. Car c’est à partir de cette date que les oiseaux commençaient à s’accoupler. Dès lors, les amoureux transis avaient pris pour habitude de déclarer leur flamme en s’écrivant des poèmes d’amour lors de cette période. Une coutume que Charles d'Orléans, alors emprisonné outre-Manche, décida de rapporter en France au XVe siècle.
Au XIXe siècle, la Saint-Valentin est de plus en plus célébrée. Des cartes avec des mots doux voient le jour sous le nom de "Valentin". À l’époque, on en envoyait aussi bien à sa moitié qu’à ses amis. On célébrait alors l’amour au sens large du terme. La Saint-Valentin devient exclusivement réservée aux amoureux au XXème siècle. Aujourd’hui, près d’un milliard de cartes sont échangées ce jour-là.
Aujourd’hui, chaque pays célèbre à sa façon ce jour d’amour. Cadeaux, petits-mots doux, ou encore dîners aux chandelles, les plannings des commerçants sont modifiés, voire plus chargés. Dès la vitrine, les cœurs et le rouge sont à l’honneur des amoureux à travers le monde, tous invités à consommer. Même si cette fête des amoureux est critiquée par certaines personnes, elle reste tout de même très populaire et très suivie par la majorité de la population qui en fait, une mine d’or pour certains marchands.
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