Société
A l'ère du Covid, les étudiants ont le blues
12/02/2021 - 10:56
Malak BoukhariEn ces temps de pandémie, les étudiants ont du mal à rester optimistes. Pour la plupart, ils ont le sentiment d’être livrés à eux-mêmes et de devoir faire face à une situation qui les dépasse. Les cités universitaires sont toujours fermées. Les cours magistraux se déroulent à distance. Et seuls certains travaux pratiques se tiennent en effectifs réduits. Fatigue, colère et stresse, les étudiants ont le blues. Une galère qu’ils endurent en silence.
Seuls face à la pandémie
Les étudiants n’en peuvent plus d’être délaissés, livrés à eux-mêmes. Ils sont nombreux à se plaindre, mais ne savent plus à quel saint se vouer. «J’ai remarqué que nous, étudiants, avons été délaissés. Dans le sens où nous, futurs ingénieurs, futurs médecins et…futurs citoyens, avons l’impression que personne ne se soucie de notre sort. Normalement c’est la période où on se construit personnellement ou professionnellement, et pourtant cela nous échappe complètement. Quand on essaye de dire à haute voix qu’on n’est pas bien physiquement ou mentalement, on nous répète que ce n’est pas très grave et que de toutes les manières nous sommes jeunes» nous confie Meriem, étudiante en ingénierie. Ne trouvant pas d’issue, certains envisagent le pire et vont jusqu’à décrocher. «Nous endurons sérieusement une période difficile. Certains d’entre nous le vivent mal. Beaucoup de mes camarades se sentent en décrochage. Il y en a même qui ont abandonné et n'ont pas passé les exams» ajoute-t-elle.
Cours en ligne, une « galère »
Fatigue chronique, manque d’interaction, décalage des examens…, les étudiants ne sont pas au bout de leur peine. Il semblerait que les cours à distance n'arrange pas les choses. En plus des problèmes techniques liés à la connexion, certains se plaignent d'avoir du mal à assimiler les leçons. «Les cours à distance sont catastrophiques sans parler des examens qui sont complètement inexistants. L’enseignement, déjà difficile en cette période, devient carrément compliqué. Le stress et l’anxiété sont devenus notre lot quotidien» se lamente Ali, un étudiant à la faculté d'économie à l'Université Mohammed V de Rabat.
Il estime, tout comme plusieurs de ses camarades, que la situation a "été très mal gérée". "Les horaires des cours ne sont pas adéquats et les cours en ligne sont peu efficaces. Il y a peu de visibilité par rapport au calendrier des examens, on ne sait pas quand est-ce qu’on on va les passer ni comment (à distance ou en présentiel) ? Malgré les heures que je passe devant des enregistrements de cours, j’ai l’impression de ne rien apprendre», se plaigne-t-il.
Solidarité
Aujourd’hui et plus que jamais, il est important de se serrer les coudes pour voir le bout du tunnel, une chose dont Meriem et ses amis en sont bien conscients. «Avec tout ce qu’il se passe en ce moment, c’est dur de garder le moral. Heureusement qu’entre étudiants, nous essayons de travailler ensemble, de se motiver, pour rendre les choses un peu plus joyeuses. Personnellement, j’ai beaucoup travaillé en groupe car mes camardes de classe et moi avons remarqué que c’est ce qui nous a le plus aidé à tenir le coup. C’est important de rester solidaires».
Articles en relations
Société
Société
Société