Course à l'intelligence artificielle: une opportunité à saisir pour le Maroc selon le responsable pédagogique des écoles 1337

Selon M. El Bouhali, l’un des événements marquants récents dans le domaine de l’IA est l’arrivée de Deepseek, qui bouleverse les exigences technologiques en matière de puissance de calcul. Il rappelle que jusqu'à récemment, la conception et l’entraînement d’une intelligence artificielle nécessitaient l’acquisition de puces NVIDIA, dont le coût avoisinait un million de dollars par unité. De plus, leur achat était soumis à des restrictions américaines, nécessitant l’approbation du Congrès et du président des États-Unis.

Cependant, Deepseek a introduit une approche novatrice, en développant une IA avec un budget nettement réduit en puces NVIDIA, contournant ainsi la dépendance aux fournisseurs occidentaux. Pour El Bouhali, ce changement ouvre la porte à de nouvelles perspectives pour les pays émergents, dont le Maghreb, en leur permettant d’entrer plus facilement dans cette révolution technologique.

Le Maroc, un potentiel à exploiter

Face à cette transformation, le Maroc dispose d’une opportunité unique pour s’intégrer rapidement dans cette dynamique, estime Lahsen El Bouhali. Il souligne que les nations occidentales, notamment les États-Unis, maintiennent leur position dominante dans le secteur de l’IA, mais que l’essor de nouvelles technologies pourrait permettre au royaume de rattraper son retard.

Toutefois, il insiste sur la nécessité de miser sur la formation pour exploiter pleinement ce potentiel. C’est précisément le rôle des écoles 1337, qui disposent de quatre campus à Benguérir, Khouribga, Tétouan et Rabat, dédiés à la formation de talents dans le domaine du numérique et de l’innovation technologique.

Lahsen El Bouhali rappelle que la clé du succès dans le domaine de l’intelligence artificielle ne repose pas uniquement sur l’investissement en capital ou en infrastructures, mais surtout sur l’innovation. "Si tu innoves, tu prendras le marché et tu réussiras", affirme-t-il, mettant en avant la capacité d’adaptation et de créativité comme éléments décisifs dans cette course mondiale.

À cet égard, il cite la performance marocaine dans des compétitions internationales, comme le Coding Game, où les talents nationaux se sont distingués au niveau mondial au cours des dernières années.

L’écosystème des startups, un levier de croissance

Pour que le Maroc tire pleinement parti de ces évolutions, le développement de l’écosystème des startups est primordial. Lahsen El Bouhali insiste sur l'importance d’un environnement favorable à l’émergence d’entrepreneurs capables de consacrer plusieurs années de travail acharné pour faire aboutir leurs projets.

Cependant, il souligne que le startupper ne peut pas évoluer seul: il a besoin d’un réseau d’entreprises, de fournisseurs, de clients et d’un cadre administratif propice à l’innovation. Actuellement, cet écosystème reste perfectible, mais les efforts de structures comme 1337 et l’UM6P visent à mobiliser les ressources nécessaires pour soutenir cette dynamique.

Le potentiel est là, encore faut-il le structurer et l’accompagner pour permettre au Maroc de prendre le train du développement technologique et s’imposer comme un acteur clé de l’intelligence artificielle en Afrique et au-delà.