Economie
Energies renouvelables: où en est le Maroc?
23/11/2022 - 20:27
Mohammed FizaziLe Maroc a choisi, depuis plus d’une décennie, de prendre le virage des énergies dites "propres". Le Royaume a ainsi lancé de grands projets d’énergies solaires et éoliennes, notamment les trois projets de la station "Noor" et de nombreuses stations d’énergie éolienne. Le but étant de porter la part de ces énergies à plus de 52% du mix électrique national à l’horizon 2030. A ce propos le Roi Mohammed VI a tenu mardi une réunion de travail consacrée au développement des énergies renouvelables. Sa Majesté a appelé à accélérer la réalisation des trois projets d’énergie solaire "Noor Midelt".
Ce virage énergétique entrepris par le Maroc s’inscrit dans une tendance mondiale. Plusieurs pays se sont engagés dans des stratégies de décarbonisation pour parvenir à l’objectif zéro émission nette au milieu du siècle. Ceci, en érigeant la transition énergétique comme vecteur accélérateur de cette ambition. Ainsi, plus de 50 pays ont déposé leur stratégie bas carbone au niveau de la convention du climat (CCNUCC) des Nations unies.
Conscient des enjeux que soulève les questions de l’énergie et du climat, notamment dans un contexte international délicat, le Royaume s' inscrit dans l’ambition mondiale en faisant de la transition énergétique un choix irréversible. Selon le rapport économique et financier du PLF2023, le Maroc a vu à la hausse son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau de sa contribution nationale (NDC), la portant à 45,5% à l’horizon 2030. Le Maroc a, de surcroît, entamé l’élaboration de sa stratégie bas carbone à l’horizon 2050.
La part des énergies renouvelables dans la capacité électrique installée
Depuis le lancement de la transition énergétique en 2009, le Maroc a enregistré des progrès considérables. En effet, la part des énergies renouvelables constitue 36,7% de la capacité électrique installée en 2021. Le recours aux énergies renouvelables pourrait engendrer certains bénéfices, dont la réduction du taux de dépendance énergétique, la réduction de la facture énergétique et la création d’emploi.
Dans ce sillage, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable a publié l’arrêté 21.38, 22, fixant les zones pouvant abriter des sites de développement de projets de production d’énergie électrique à partir de l’énergie solaire. De même les missions de l’Agence nationale de l’efficacité énergétique ont été élargies, sur décision de son conseil d’administration tenu le 9 juillet 2022. Conformément aux recommandations du nouveau modèle de développement, ses missions aborderont également d’autres activités concernant le changement climatique, le développement durable et la qualité de l’air.
Baisse du taux de dépendance énergétique
Au niveau du bilan, les énergies renouvelables répondent à 20% de la demande électrique. 4.151 mégawatts ont été d’origine renouvelables, soit 38% de la capacité totale de l’installation (10.830 mégawatts). 830 mégawatts proviennent d’énergie solaire, 1.551 mégawatts proviennent d’énergie éolienne, et 1.770 mégawatts proviennent d’énergie hydro-électrique.
Grâce aux énergies renouvelables, le taux de dépendance énergétique a baissé de 97,50% en 2008 à 90,31% en 2021. Le Maroc vise, par ailleurs, la production de 5.287 mégawatts supplémentaires au cours de la période 2022-2026 à partir de sources renouvelables.
Le Maroc a également lancé, en janvier 2021, une feuille de route de l’hydrogène vert, qui ouvre des perspectives substantielles sur toute la chaîne de valeur, à savoir le dessalement, les énergies renouvelables, l’électrolyse et la chimie verte.
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