Société
Le Maroc a-t-il gagné son combat contre le coronavirus?
05/03/2021 - 15:49
Khaoula BenhaddouIl y a un an, le Maroc a annoncé l’enregistrement du premier cas de coronavirus dans son territoire. Une date qui a marqué les esprits et qui a poussé les autorités sanitaires et sécuritaires à prendre plusieurs mesures pour endiguer la propagation du virus. Fermeture des écoles et des espaces aériens, gestes barrières, port du masque, confinement et couvre-feu … se sont rapidement imposés à une société marocaine qui n’est pas habituée à ce genre de restrictions.
Le Maroc a également démarré sa campagne de vaccinations le 28 janvier 2021, la plus large campagne de l’histoire du pays qui se compte déjà parmi les champions du monde de la vaccination. Grâce à une bonne organisation, près de quatre millions de personnes ont déjà reçu la première dose du sésame et à peu près un demi-million de personnes ont déjà bouclé la boucle en recevant la seconde dose.
Les efforts déployés par l’ensemble des parties prenantes ont eu une répercussion tangible sur la situation épidémiologique du pays. La pandémie commence à fléchir et le nombre de cas a significativement baissé pour s’établir entre 200 et 500 cas par jour depuis quelques semaines déjà. Le nombre de décès a aussi baissé et dépasse rarement les 20 âmes à déplorer par jour.
Pour Jaafar Heikel, virologue, ces chiffres sont très significatifs. « C’est vrai que le Maroc enregistre de moins en moins de cas de contaminations et ce n’est pas uniquement parce que les tests ont baissé. Avant on était à 22% des tests positifs alors qu’aujourd’hui, nous ne sommes qu’à 5 % de positivité », explique-t-il. Cette situation, qui pousse à l’optimisme, est le résultat direct de l’adoption et du respect des gestes barrières par une grande partie de la population, sensibilisée et surtout soucieuse de l’évolution de la courbe de contamination. Le virologue fait remarquer, dans ce sens, que « grâce aux gestions barrières, le pays note de moins en moins de maladies d’hiver comme la grippe saisonnière ou la gastrite ».
Un combat gagné ?
Pour le virologue, le Maroc a gagné plusieurs combats contre le nouveau virus, notamment grâce à l’implication de SM le Roi Mohammed VI qui s’est engagé personnellement dans la gestion de cette crise sanitaire à fort impact économique et social.
Aussi, le confinement, l’imposition du port du masque et la fermeture des frontières ont permis, selon le médecin, de limiter les dégâts. « Depuis le début de la pandémie, le Maroc a pris les bonnes décisions. Le Roi a fait passer la santé des Marocains avant toute chose. Certes, il y a eu un impact économique, mais les résultats auraient pu être plus graves sur le plan sanitaire », a-t-il expliqué.
« Nous livrons actuellement la bataille finale », tonne Jaafar Heikel. Pour lui, cette dernière bataille est celle de la campagne de vaccination. Pour la gagner haut la main, « les Marocains doivent se conformer aux mesures barrières ». L’État doit, pour sa part, « mobiliser l’ensemble de ses ressources pour vacciner la plus grande partie de la population afin de garantir l’immunité collective et nous permettre de voir le bout du tunnel d’ici fin juin 2021 », explique le médecin.
Il a tenu, par ailleurs, à rappeler à la vigilance. « En temps de pandémie, on ne peut pas crier rapidement victoire parce qu'il y a plusieurs facteurs qui interviennent et qui peuvent changer la donne ». Il a aussi rappelé la découverte de nouveaux variants qui circulent un peu partout au monde et qui fait que la vigilance doit être « toujours de mise »
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