Société
Les plus anciennes empreintes d'homo sapiens en Afrique du Nord découvertes au Maroc
25/01/2024 - 10:55
Mohammed FizaziJusqu'à présent, les sites de traces de pas d'hominidés en Afrique du Nord étaient largement inconnus avant l'Holocène, rendant cette découverte encore plus remarquable. L'étude indique que la région est essentielle pour comprendre l'évolution humaine, abritant non seulement le site de Jebel Irhoud, où les premiers restes connus d'Homo sapiens ont été découverts, mais aussi les sites les plus riches et les plus anciens du Paléolithique moyen africain.
La découverte a eu lieu lors d'une mission de terrain axée sur l'origine et la dynamique des blocs côtiers dans le nord-ouest du Maroc. L'étendue des empreintes, réparties sur une surface d'environ 2800 m², offre une fenêtre fascinante sur la vie de nos ancêtres. Les traces, de tailles variées, suggèrent la présence de plusieurs individus de différents groupes d'âge, se déplaçant dans différentes directions sur le rivage d'une plage semi-dissipative.
L'analyse géologique et la datation par luminescence optiquement stimulée d'un échantillon de roche prélevé sur le site situent ces empreintes dans la période du Pléistocène tardif, précisément lors de la dernière période interglaciaire. Les caractéristiques sédimentologiques des couches où les traces ont été trouvées fournissent des informations précieuses sur l'environnement de l'époque, mettant en lumière un paysage côtier dynamique façonné par les conditions météorologiques et les marées.
L'étude morphométrique des empreintes révèle qu'elles ont été laissées par un groupe comprenant des jeunes enfants, des adolescents et des adultes, soulignant la nature multigénérationnelle des groupes d'Homo sapiens de cette époque. Cette diversité d'âges offre des indices sur la structure sociale et les activités de ces groupes anciens, bien qu'une prudence soit de mise dans l'interprétation des caractéristiques biologiques à partir des seules empreintes.
La région où les empreintes ont été découvertes, ajoute l'étude, occupée par des hominidés depuis au moins 2,4 millions d'années, a livré des fossiles des premiers Homo sapiens ainsi que des preuves d'occupations importantes pendant le Paléolithique moyen, notamment dans les régions côtières de l'Atlantique et de la Méditerranée. La richesse des industries Mousterienne et Aterienne témoigne de la présence humaine durant le Pléistocène supérieur, en particulier dans les environnements côtiers.
Ces empreintes de Larache, bien qu'elles ne soient pas associées à des matériaux archéologiques ou paléoanthropologiques, offrent un aperçu unique de moments brefs mais significatifs dans la vie de ces anciens humains. Elles apportent des informations précieuses non seulement sur la composition des groupes, mais aussi sur leur comportement. La découverte soulève des questions passionnantes sur les activités de ces individus, peut-être liées à la recherche de ressources ou à des mouvements de passage dans la région.
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