Société
Pourquoi le personnel infirmier fera grève ce vendredi?
12/08/2021 - 22:39
Imane BenichouLe Syndicat indépendant des infirmiers et techniciens de santé (SIITS) et le Mouvement des infirmiers et des techniciens de la santé du Maroc ont appelé à une grève nationale des infirmier(e)s et technicien(ne)s de santé ce vendredi 13 août 2021. Motif: agression présumée d’une infirmière et d’un étudiant stagiaire en techniques de santé par des agents d’autorité. Une vidéo montrant l’état dramatique de la salle de vaccination au centre de santé «Idmaj Anassi» dans la préfecture de Bernoussi à Casablanca, après la présumée agression, a fait le tour des réseaux sociaux.
Les différents syndicats et associations professionnelles, ayant "fermement condamné et dénoncé cette agression barbare et odieuse" dans des communiqués parvenus à SNRTnews, ont exhorté le Ministère public à ouvrir une enquête à ce sujet. Des correspondances ont également été adressées aux ministères de la Santé et de l’Intérieur, les appelant à intervenir pour rendre justice aux présumées victimes.
Les faits
Interrogé par SNRTnews sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, Mustapha Jaa, infirmier cadre et secrétaire général du SIITS a expliqué, citant le témoignage de l'infirmière concernée recueilli par le syndicat, qu’un agent d’autorité relevant du ministère de l’Intérieur avait demandé à un étudiant bénévole au centre de vaccination de l'aider dans le processus d'enregistrement des bénéficiaires. L’étudiant technicien ambulancier, aurait alors refusé, ce qui aurait conduit à un conflit entre les deux parties. L'infirmière, intervenue pour rendre justice à l'étudiant stagiaire, aurait été giflée et détenue avec l'étudiant à la salle du centre. Le cadre infirmier a noté que des dégâts ont été occasionnés aux matériels et équipements de la salle.
"Dans les centres de vaccination, le rôle du ministère de l'Intérieur consiste à coordonner et enregistrer les données. Dans ces circonstances, le ministère de l'Intérieur est censé assurer la protection des cadres de santé, et le ministère de la Santé devrait fournir des ressources humaines", a affirmé Jaa.
Les doléances
Les infirmiers ont alors sollicité l'intervention du ministre de l'Intérieur pour fixer les prérogatives des employés du ministère de l'Intérieur et de ceux du ministère de la Santé. "Certes, il arrive souvent que des tensions s’installent entre les deux parties, mais sans pour autant avoir recours la violence. Cet incident était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase !", s’est indigné le cadre infirmier.
"Nous exigeons une protection juridique pour nos employés. L’infirmière a été victime de violence sur les lieux de son travail", a encore précisé le secrétaire général du SIITS. Et de souligner que "depuis presque deux ans, le personnel infirmier travaille sous de fortes pressions, avec de lourdes charges de travail et de ressources insuffisantes. Les infirmiers et techniciens de santé arrivent parfois à vacciner 800 personnes par jour".
De son côté, Habib Kerroum, président de l’Association marocaine des sciences infirmières et des technologies de la santé, a affirmé que cet incident a eu des répercussions psychologiques négatives sur les professionnels de la santé en général et sur les infirmier(e)s et technicien(ne)s de santé en particulier qui constituent environ 60% des cadres de santé. Il a ensuite expliqué que les professionnels attendent toujours l'interaction du ministère avec cette affaire.
Kerroum a souligné la nécessité de "lutter contre de telles pratiques qui nuisent à la réputation du pays" et de "préserver la réputation des cadres de santé qui travaillent en permanence pour le bien de la nation et des citoyens".
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