Société
Pourquoi les professionnels de la santé continuent-ils de protester?
23/07/2024 - 12:35
Morad Karakhi | Aya Lankaoui
Les syndicats de la santé poursuivent leurs protestations depuis des mois ; la coordination syndicale nationale du secteur de la santé a annoncé une grève nationale de cinq jours. Cette escalade survient alors que le ministre de la Santé et de la Protection sociale a annoncé la semaine dernière qu’une solution définitive à ce dossier était proche.
La coordination syndicale nationale du secteur de la santé (composée de 7 syndicats) a appelé à une grève nationale de cinq jours, du lundi 22 juillet 2024 au vendredi 26 juillet 2024, dans tous les établissements hospitaliers, préventifs, administratifs et de formation à l’échelle nationale, à l’exception des services d'urgence et de réanimation.
Les protestations des professionnels de la santé continuent malgré l’annonce par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, le mardi 16 juillet 2024 à la Chambre des conseillers, d'un accord avec les syndicats de la santé sur leurs revendications. Il a précisé que le chef du gouvernement a reçu la réponse des syndicats à l'offre proposée et que le dossier des professionnels de la santé est en voie de résolution dans les prochains jours.
Les syndicats de la santé affirment que leur recours à la grève est principalement dû au retard du chef du gouvernement à répondre aux résultats de l'accord entre la coordination syndicale et le ministère de tutelle.
Mohamed Arioua, secrétaire général de l'Organisation démocratique de la santé, a déclaré que la coordination syndicale nationale a décidé de mener cette grève en raison du "silence incompréhensible du chef du gouvernement et de l'absence de toute réponse à leurs demandes".
M. Arioua a expliqué à SNRTnews que la coordination, après avoir été informée, le vendredi 12 juillet 2024, par le ministre de la Santé de la décision du gouvernement concernant le traitement des revendications des travailleurs de la santé, a répondu aux propositions du gouvernement pour la mise en œuvre des points de l'accord et des procès-verbaux signés, dans leurs volets légal et matériel.
Il a ajouté que la coordination nationale, après le retard de la réponse du chef du gouvernement, a rédigé une lettre lui étant adressée après environ une semaine de la soumission de la réponse formulée, l'invitant à répondre. "Cependant, le chef du gouvernement a continué son silence".
Dans le même contexte, Habib Karoum, président de l'Association marocaine des sciences infirmières et techniques sanitaires, estime que "le chef du gouvernement est plus que jamais appelé à intervenir d'urgence pour gérer la crise du secteur de la santé", après que ce dossier ait atteint un stade décisif.
M. Karoum a souligné dans sa déclaration à SNRTnews que les professionnels de la santé ont répondu aux résultats de l'accord préliminaire conclu dans ce cadre, après plus de 50 réunions.
Les professionnels de la santé attendent l'approbation du chef du gouvernement sur l'accord mentionné pour passer aux procédures légales de mise en œuvre, selon le même interlocuteur.
Mohamed Arioua a confirmé que, lors de la dernière réunion avec les représentants du gouvernement, la plupart des points de divergence ont été résolus, en particulier ceux liés aux aspects juridiques et statutaires. Cependant, cinq points techniques pour lesquels chaque partie avait une opinion différente demeurent. Il a été convenu de parvenir à une position commune à ce sujet.
Les points encore en désaccord entre le gouvernement et les syndicats de la santé concernent des questions techniques, comme la promotion au grade, que le gouvernement a conditionnée à la réforme du système de retraite. Ce projet sera présenté au parlement après avoir discuté de certains de ses principes avec les syndicats et les professionnels, comme l'a confirmé le chef du gouvernement ce mois-ci à la Chambre des conseillers.
Pour rappel, le Conseil du gouvernement a approuvé, jeudi 11 juillet 2024, deux projets de décrets concernant une augmentation des salaires pour le corps des infirmiers du ministère de la Santé et le corps des infirmiers et techniciens de santé communs aux ministères, avec une augmentation mensuelle nette de 1000 dirhams.
Cette augmentation sera versée en deux tranches égales. La première, consistant en une augmentation nette de 500 dirhams par mois, à partir du 1er juillet 2024. La deuxième, en une augmentation nette de 500 dirhams par mois, à partir du 1er juillet 2025.

Articles en relations
Politique
Société
Société
Société