Economie
Précipitations du mois d’octobre: une lueur d’espoir pour les oléiculteurs
02/11/2024 - 15:07
Khaoula BenhaddouAprès plusieurs années marquées par la sécheresse, les dernières précipitations du mois d’octobre ont redonné espoir aux oléiculteurs qui prévoient une récolte prometteuse surtout sur le plan qualitatif.
La saison de cueillette des olives bat son plein dans plusieurs régions du Maroc. Si certains oléiculteurs ont commencé il y a plusieurs semaines, d’autres ont attendu les précipitations pour avoir un meilleur résultat.
D’ailleurs, les pluies enregistrées durant les derniers jours du mois d’octobre dans tout le Royaume ont redonné de l’espoir aux producteurs qui espèrent une nette amélioration de la qualité des olives ainsi qu’une augmentation de la récolte lors de la prochaine saison.
Coïncidant avec le stade de maturation des olives, les précipitations enregistrées ces derniers jours ont permis d’humidifier les sols après une longue période de sécheresse comme l’explique Charti Abdelhamid, de la coopérative de l’huile d’olive de Sidi Kacem "les dernières précipitations ont été un baume pour le cœur des oléiculteurs. Ces pluies vont améliorer la récolte et surtout la qualité de l’huile d’olives. Le rendement va également augmenter. Avant on était à 12 litres/quintal, mais là on va pouvoir atteindre entre les 15 à 20 litres par quintal. Le prix connaitra également une baisse".
Sur ce point, Abdelhamid tiens à rappeler les pratiques fraudeuses de certains intermédiaires "si on laisse le producteur et les coopératives vendre directement leurs produits au consommateur, le prix ne dépassera pas les 45 dhs/litre, mais avec les intermédiaires et les spéculateurs, les prix s’envolent. Pour cela, je demande aux responsables de durcir les règles et de mettre en place des contrôleurs dans chaque région pour faire face à ces pratiques qui impactent lourdement sur le pouvoir d’achat du consommateur".
Les oliviers de Kelaat Sraghna renaissent de leurs cendres
Connue pour la qualité de son huile d'olive sur le plan national, la province de Kelaat Sraghna a souffert durant les dernières années à cause de la sécheresse prolongée et des températures élevées.
Ces conditions ont assoiffées les oliviers qui ne produisent plus des quantités suffisantes de fruits comme l’explique Mostafa Kamal de la coopérative "Top Olives Sraghna".
"Les oliviers de la région de Kelaat Seraghna agonisaient à cause des sept années de sécheresse. Les producteurs ont essayé plusieurs techniques pour augmenter les récoltes notamment à travers le goute à goute ou même avec l’implantation des oliviers espagnols qui donnent des fruits plus rapidement que les oliviers marocains mais le résultat laisse à désirer".
Et de poursuivre "heureusement, les dernières pluies enregistrées vont permettre d’améliorer la qualité du produit. La pluie a permis de laver le fruit, d’agrandir son calibre ce qui va nous donner une teneur en huile plus satisfaisante sans oublier son impact positif sur la prochaine saison".
En ce qui concerne le prix, Mostafa Kamal reste optimiste "avant la récolte, on prévoyait que le prix allait atteindre les 150 dhs/litre, mais grâce aux dernières précipitations, il ne dépassera les 100 dhs" conclut le responsable qualité qui précise que la production a augmenté de 30% dans sa région en comparaison avec l’année dernière.
Si la production a augmenté dans la région de Kelaat Sraghna, elle a baissé sur le niveau national comme l’a précisé le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural, des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari.
Lors de son passage au parlement ce lundi 28 octobre, le ministre a annoncé que la production d'olives au Maroc pour cette saison devrait atteindre 950.000 tonnes, soit une baisse de 11% par rapport à la saison précédente et de 40% comparativement à une saison habituelle.
Concernant la production d’huile d’olive, le ministre a estimé qu’elle atteindrait environ 90.000 tonnes cette année, alors que la consommation nationale annuelle oscille entre 130.000 et 140.000 tonnes. Cette baisse de production est attribuée aux années consécutives de sécheresse, combinées aux fortes températures lors de la période de floraison, même dans les zones irriguées, ce qui a affecté le rendement global.
Pour garantir la disponibilité de l’huile d’olive sur le marché national et stabiliser les prix, le ministre a précisé que plusieurs mesures ont été adoptées, notamment la suspension des droits d’importation sur l’huile d’olive vierge et vierge extra, ainsi que la régulation de l’exportation d’olives et d’huile d’olive à travers des licences précisant les types et quantités autorisées.
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