Syndrome de fatigue chronique, une maladie aux contours flous

Avoir le souffle court au moindre effort, ressentir des douleurs diffuses, intenses et persistantes, souffrir de fortes migraines, d’insomnies, et de difficulté de concentration … Tel est le quotidien d’une personne atteinte du syndrome de fatigue chronique (SFC), autrement appelé l’encéphalomyélite myalgique (EM). Touchant 2 à 5% de la population mondiale, cette pathologie est plus répandue chez les femmes que chez les hommes. Diagnostiqué pour la première fois aux États-Unis pendant les années 70, le SFC n’a été reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en tant que maladie qu’au début des années 90. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Quelles sont les causes du SFC ? Comment se manifeste-t-il ? Dispose-t-on d’un traitement ? Réponses.

Syndrome de fatigue chronique, c’est quoi ?

Souvent nommé « encéphalomyélite myalgique », le syndrome de fatigue chronique a reçu au fil des années de nombreuses appellations : fibromyalgie, neurasthénie, maladie des yuppies, syndrome de fatigue post-virale, syndrome du lac Tahoe ou encore mononucléose chronique. Le SFC est avant tout une maladie neurologique. Apparaissant de manière soudaine, l’encéphalomyélite myalgique entraîne une détérioration rapide de la santé des individus touchés. Non contagieux et non transmissible génétiquement, le SFC se caractérise par une fatigue persistante, extrêmement intense et inexpliquée qui perdure malgré les efforts consentis par la personne atteinte en vue d’améliorer son état de santé. Les gens souffrant d’encéphalomyélite myalgique restent parfois handicapés, certains se trouvent même contraints de rester alités.

Un syndrome aux origines mystérieuses

L’étiologie du syndrome de fatigue chronique reste inconnue. Jusqu’à aujourd’hui, les professionnels de la santé n’arrivent pas à identifier précisément les causes de cette maladie. Par ailleurs, plusieurs scénarios sont sur la table. Le SFC surviendrait après une infection bactérienne ou virale comme la grippe ou la mononucléose ; c’est l’hypothèse la plus communément acceptée. Diverses études épidémiologiques ont pu démontrer que les infections virales jouent un rôle dans l’apparition de l’encéphalomyélite myalgique.

D’autres hypothèses sont également émises. Certains chercheurs estiment que le SFC pourrait être causé par un dérèglement du système immunitaire. D’autres considèrent qu’il est probablement engendré par des déséquilibres hormonaux, notamment au niveau du cortisol (hormone du stress) qui permet à l’organisme de faire face aux périodes de contrainte physique ou psychologique. Une autre hypothèse est très souvent évoquée pour expliquer l’origine du SFC, il s’agit de l’exposition à certains polluants tels que les pesticides ou les insecticides.

Symptômes

Comme son nom l’indique, le syndrome de fatigue chronique se manifeste principalement par une fatigue intense et inexpliquée qui dure au moins six mois. Cette fatigue persistante s’accompagne par d’autres symptômes comme des douleurs musculaires et articulaires (myalgies et arthralgies), des problèmes neurologiques et cognitifs, des troubles du système nerveux ainsi que certaines manifestations immunitaires comme les maux de gorge, les céphalées chroniques et inhabituelles, le gonflement des ganglions lymphatiques du cou et des aisselles, les troubles de sommeil, les palpitations et les difficultés respiratoires, les sueurs nocturnes, l’amaigrissement, les allergies ou encore les syndromes grippaux. Contrairement aux personnes dépressives, les individus atteints du SFC continuent d’apprécier les plaisirs de la vie malgré le sentiment d’épuisement constant.

Les femmes, plus à risque que les hommes

N’importe quelle personne peut contracter l’encéphalomyélite myalgique. La tranche d’âge allant de 20 à 40 ans est plus touchée par ce syndrome. Par ailleurs, cette pathologie est plus fréquemment observée chez la gent féminine. Selon plusieurs études, les femmes sont 3 à 4 fois plus touchées par le SFC que les hommes.

Un diagnostic complexe

Bien que cette maladie touche un grand nombre de personnes, son diagnostic est considéré par les médecins comme étant très difficile, puisque la fatigue chronique est un symptôme qui peut être lié à plusieurs pathologies. Dans ce cas-là, il s’avère donc nécessaire d’effectuer un diagnostic différentiel ou d’exclusion, permettant à travers de nombreux examens, d’identifier les causes possibles de cette fatigue. Le SFC est diagnostiqué lorsque toutes les maladies et tous les troubles d’ordre psychiatrique sont éliminés et que la personne en question souffre d’une fatigue persistante depuis six mois consécutifs ou plus et présente au moins quatre des symptômes précités.

Quel traitement ?

Étant donné que l’étiologie exacte du syndrome de fatigue chronique demeure méconnue, il est donc difficile de trouver un traitement efficace pour combattre cette maladie. En revanche, de nombreuses recherches scientifiques ont pu démontrer qu’une thérapie permettant le changement de certaines habitudes de la vie quotidienne, comme dormir suffisamment, éviter le stress ainsi que le surmenage, seraient efficaces. Outre les options thérapeutiques, un régime exempt de caféine et de sucre est fortement recommandé par les professionnels de santé, pour parvenir à faire face à l’encéphalomyélite myalgique.