Société
Un an après le séisme d'Al Haouz: Quid de la reconstruction?
08/09/2024 - 21:33
Youness Oubaali | Hamza BAMMOUA Amezmiz, comme dans le reste de la région du Haouz, l’opération de reconstruction des maisons endommagées par le séisme du 8 septembre a été lancée depuis des mois. Cette reconstruction qui nécessite plusieurs étapes et l’implication de plusieurs parties se heurte à plusieurs obstacles. Reportage
Comme la plupart des habitants de la région, Hassan a vu sa maison endommagée au séisme qui a frappé Al Haouz. Après le passage de la commission de recensement, ce jeune homme a pu bénéficier de l’aide financière aux personnes touchées. Un an après le séisme, la reconstruction de sa nouvelle maison à Amezmiz avance petit à petit.
Pour bénéficier de l’aide pour reconstruire sa maison d’une superficie de 80m carré, la plus grande surface constructible, Hassan a dû passer par plusieurs étapes. Ainsi, les autorités locales, les ingénieurs topographes et architectes, un laboratoire d'essai et des études l'ont accompagné au cours des derniers mois, avant qu'il n'atteigne le stade de la toiture de la maison et de la finalisation de la maison.
Après avoir été recensé parmi les sinistrés, il a reçu le premier versement de l'aide mensuelle (2500 dirhams), et après avoir achevé la conception et enlevé les gravats, il a reçu le premier versement de l'aide à la construction, fixée à 20.000 dirhams, avec laquelle il a pu commencer à creuser pour poser les piliers de la maison sous la supervision d'un laboratoire d'études et d'un comité technique.
Ensuite, lorsque la fondation, renforcée par du ciment et des supports en fer, est posée, les comités techniques sont revenus pour vérifier si les matériaux recommandés ont été utilisés.
Après l'achèvement de chaque phase, il reçoit un soutien financier supplémentaire pour passer à la phase suivante de la construction, et reçoit en parallèle une subvention mensuelle de 2500 dirhams.
En tout, Hassan recevra quatre paiements pour la construction de sa maison (il reste un paiement). Tant que sa maison est partiellement endommagée, la valeur de la subvention est de 80.000 dirhams, tandis que pour une maison entièrement endommagée, le propriétaire reçoit 140.000 dirhams.
Des cas particuliers nécessitant un traitement spécial
Hassan n'est pas le seul à construire sa maison sur la colline d'Amezmiz. Si certains de ces voisins ont déjà atteint le stade final, d’autres commencent à peine à construire alors que d’autres plus loin viennent à peine d’acheter les matériaux de construction.
La colline qui surplombe une partie de la ville était autrefois remplie de tentes en plastique utilisées par les sinistrés, a-t-il indiqué, mais il en reste aujourd'hui moins de 20.
Parmi les tentes restantes on y trouve différentes situations qui nécessitent un traitement spécial, comme l'expliquent les responsables de la région.
Certaines familles ont préféré rester dans des tentes jusqu'à ce que la construction de leurs nouvelles maisons soit achevée, tandis que d'autres sont restées en location jusqu'à ce que la construction soit achevée.
D'autres sont embourbés dans leurs propres problèmes qui les ont empêchés de construire, en particulier ceux liés aux problèmes fonciers. C’est le cas d'une femme rencontrée par SNRTnews, qui après être sortie de sa tente avec sa petite fille, et après avoir bénéficié d'un soutien et reçu le plan, ses frères s'y sont opposés pour des raisons d'héritage... Son cas reste ainsi en suspens.
Pour sa part, un jeune homme âgé d’une trentaine d'années est également resté dans sa tente et n'a pas voulu construire sa nouvelle maison dans le même quartier et a voulu déménagé dans la périphérie d'Amezmiz. Une option rejetée par les autorités et l'agence urbaine pour ne pas avoir des zones d'habitat informel.
D'autres refusent de quitter leurs tentes, même s'ils ont reçu le plan et peuvent construire, parce qu'ils ne reçoivent que la subvention mensuelle de 2500 dirhams.
Dans certaines tentes, on y trouve également des familles qui étaient locataires avant le séisme et qui préfèrent rester là faute de moyens pour construire de nouvelles maisons d'autant plus que ces groupes de tentes sont équipés d'eau potable, d'électricité et de toilettes.
Démolition et enlèvement des débris
Les camions et les engins utilisés pour la démolition et l'enlèvement des décombres ne peuvent pas pénétrer dans ces petites ruelles.
Ainsi, les ouvriers et toutes les personnes impliquées dans cette opération sont obligés d'utiliser des moyens manuels pour démolir et déplacer les débris, ce qui retarde la construction.
Un autre problème bloque l’avancement des constructions; certaines maisons démolies empêchent l'accès aux habitations intérieures.
Ces difficultés obligent certains habitants d'Amezmiz à travailler de manière collective en commençant par les maisons les plus profondes du quartier avant celles situées sur les côtés, afin de permettre le passage des engins.
A Amezmiz, comme dans d'autres régions d'Al Haouz, un autre facteur entrave le processus de reconstruction. Il s’agit de la difficulté de trouver de la main d'œuvre et si un ouvrier est disponible, il demande un budget quotidien d'environ 200 dirhams (au lieu de 120 dirhams), ce qui représente un coût supplémentaire au coût de la construction.
Matériaux de construction... un autre frein !
Dans sa maison au centre d’Amezmiz, Boubker Bouali est à pied d’œuvre en compagnie des ouvriers pour terminer les dernières touches dans sa maison. Pour lui, l’opération de reconstruction n’a pas été vraiment compliquée, si ce n'est le coût élevé des matériaux de construction. Un prix qui a doublé durant cette période freinant plusieurs familles à acheverr la réhabilitation des leurs maisons...
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