Société
Éducation: la "migration" des élèves du privé au public continue
30/09/2021 - 21:00
Lina IbrizSelon le rapport publié ce mois de septembre 2021 par le ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, 52.000 élèves du privé ont basculé vers le public en 2020. Ce nombre est passé à 140.000 élèves en 2021. Ainsi, la crise du Covid-19 a contribué à mettre en exergue de nombreux dysfonctionnements au sein des établissements du secteur privé, ce qui a incité le ministère à renforcer sa stratégie d'accompagnement de ce secteur partenaire, relève ce dernier dans son rapport.
La "migration" des élèves du privé au public est un phénomène constant qui se reproduit chaque année, rappelle le président de la fédération nationale des parents d’élèves, Noureddine Akkouri. Ce phénomène est prévalent surtout lors du passage du primaire au collège et du collège au lycée, car "la majorité des parents préfèrent scolariser leurs enfants au privé au niveau primaire, mais très peu sont ceux qui arrivent pas à payer les frais de scolarisation jusqu’au lycée, surtout s’ils ont deux enfants ou plus", explique-t-il.
Néanmoins, ces deux dernières années, ce phénomène s’est accentué dû aux effets économiques de la crise. "Les raisons sont très claires, plusieurs familles ont vu leur revenu diminuer depuis le début de la pandémie. Et face aux frais élevés exigés par les établissements privés et aux diverses charges de l’enseignement privé, de plus en plus de parents ont dû opter pour l’enseignement public", détaille Akkouri.
Bien que le ministère de l’Education nationale a émis une circulaire ministérielle pour régulariser les modalités et le montant de la souscription à l’assurance scolaire dans le secteur privé, Akkouri souligne que la scolarisation des enfants dans les établissements privés engendre plusieurs charges et dépenses.
Quelles répercussions sur les élèves ?
Le passage du privé au public s’accompagne de plusieurs changements auxquels les enfants doivent faire face, et qui pourraient perturber leur parcours scolaire. En outre, les écoles publiques connaissent souvent un encombrement, vu le grand nombre d’élèves, et l’arrivée de nouveaux élèves va certainement mettre plus de pression sur les établissements publics.
"Il incombe au ministère de l’Education de prévoir un plan pour accueillir les nouveaux élèves sans que cela ne mène à un encombrement dans les classes. Il faut revoir la carte des écoles, afin de déterminer les écoles qui ont la capacité d’accueillir les nouveaux élèves", estime le président de la fédération des parents.
Par ailleurs, les élèves provenant du secteur privé pourraient rencontrer des difficultés pour s’adapter dans une école publique. C’est ce que confirme Akkhouri : "Les élèves du privé bénéficient d’un accompagnement et d’un suivi continuels de la part des enseignants et du personnel de ces établissements. Les écoles privées, à cause du nombre élevé des élèves et du manque du personnel et de moyens, ne peuvent pas garantir le même suivi et accompagnement aux élèves. Les parents devront donc mieux contrôler leurs enfants et les accompagner pour éviter que ce changement influence leur scolarisation et aussi leur éducation".
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