Politique
2021, l’année de toutes les élections
22/12/2021 - 16:56
Imane BenichouEn dépit d’une conjoncture particulière et exceptionnelle, marquée essentiellement par les défis liés à la crise sanitaire de la Covid-19, les élections du 8 septembre se sont déroulées dans de bonnes conditions, affichant un taux de participation de 50,18%.
"Une conjoncture particulière" et de "meilleures conditions"
Le Maroc a gagné un grand défi mercredi 8 septembre 2021. Les élections se sont déroulées dans des conditions optimales, dans le respect des dispositions légales et des instructions du ministère de l’Intérieur, malgré une organisation des scrutins accompagnée de défis inédits imposés par la crise sanitaire. Un dispositif sanitaire a été déployé dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Des distributeurs du gel hydroalcoolique, des masques, des visières et des mouchoirs jetables ont été mis à la disposition des différentes parties intervenant lors des scrutins. La distanciation sociale a été respectée et le nombre des personnes présentes dans les bureaux de vote a été limité afin d’éviter la propagation du virus.
"Malgré que ces échéances électorales se sont déroulées dans une conjoncture particulière et exceptionnelle, marquée essentiellement par les défis liés à la crise sanitaire actuelle, notre volonté à tous et notre conscience de l’importance de l’étape politique que traverse notre pays, nous ont permis ensemble de tenir ces élections dans les meilleures conditions", avait déclaré le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, au lendemain des élections.
Il avait en outre souligné que le Maroc a vécu au cours de plusieurs mois "une atmosphère de mobilisation globale" pour faire aboutir les différentes échéances électorales, législatives, régionales et communales, "en tant qu’étape qui condense de larges espoirs et espérances de l’ensemble du peuple marocain dans le renforcement de la dynamique de développement et de consécration du choix démocratique, mais aussi au vu de ce qu’elle porte de grands enjeux liés à l’immunisation des acquis politiques accumulés par notre pays tout au long des échéances précédentes, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI".
Un taux de participation "très significatif"
Les élections de 2021 ont été marquées par un taux de participation de 50,18%. Une hausse importante par rapport aux dernières élections organisées en 2016 qui ont enregistré un taux de participation de 42%. Ce taux de participation, "très significatif", reflète l’importance qu’accordent les Marocains à ces élections qui interviennent dans une conjoncture exceptionnelle et marquent une étape importante de l’histoire du Royaume.
Très attachées à leur marocanité, les populations des provinces du Sud en font le témoignage à chaque échéance électorale. Les régions du Sud ont alors connu une forte participation aux élections législatives, communales et régionales du mercredi 8 septembre 2021. Un taux de participation "encourageant", selon le ministère de l’Intérieur. À Dakhla, comme dans toutes les provinces du Sahara marocain, les populations ont participé massivement à ces élections législatives, communales et régionales.
Pour Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, la participation massive de la population du Sahara marocain à ces élections ont confirmé son attachement à l’unité territoriale du Royaume et son plein engagement en faveur de la mise en œuvre du Nouveau modèle du développement dans les provinces du Sud. Cette adhésion "reflète indéniablement la volonté de la population des provinces du Sud à s’engager entièrement et avec efficacité" dans la mise en œuvre du projet de développement durable lancé par SM le Roi Mohammed VI en 2015, avait-il souligné, en visioconférence, dans le discours du Maroc lors du Débat de haut niveau de la 76è Assemblée générale des Nations Unies.
Les zones rurales du Royaume ont été également marquées par un taux de participation intéressant. La crise sanitaire n’a pas empêché les habitants de ces zones de se rendre aux bureaux de vote afin de participer au processus électoral. Motivés par leur volonté de choisir les futurs dirigeants du pays qui pourraient répondre le mieux à leurs attentes.
Pas de pratiques majeures entachant la transparence du scrutin
Au lendemain des élections, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avait présenté ses observations sur le déroulement des scrutins législatif, communal et régional. Les observateurs du CNDH n’ont en effet pas relevé de pratiques majeures ayant entaché la transparence du triple scrutin sur l’ensemble du territoire national.
Pour Amina Bouayach, présidente du CNDH, les nouvelles dispositions juridiques régissant le scrutin de 2021 ont contribué à l’élargissement de la représentation politique de la société, à travers le quotient électoral, au renforcement de la participation de la femme via les listes régionales et à l’augmentation de la participation aux élections en organisant trois scrutins le même jour en dépit du contexte lié à la situation pandémique. Elle avait en outre précisé que quelques irrégularités ont eu lieu, en citant des scènes de violences physiques et verbales entre candidats et sympathisants.
Un gouvernement formé "dans une courte durée"
Après les résultats des élections et l'entame des consultations pour la composition d'une nouvelle carte politique aussi bien au niveau du gouvernement que des instances élues, la rentrée politique a débuté en toute vitesse pour dresser les contours d'une nouvelle étape. Vendredi 10 septembre, SM le Roi Mohammed VI avait nommé Aziz Akhannouch chef de gouvernement et l’avait chargé de former le nouveau gouvernement.
Une véritable course électorale se poursuivait, pour l’élection ensuite des présidents des conseils régionaux, communaux, provinciaux et préfectoraux, ainsi que pour le renouvellement de la composition de la Chambre des conseillers.
Le RNI, arrivé premier sur tous les fronts, n’avait pas tardé à lever le voile sur la composition de la majorité gouvernementale, après avoir engagé, une semaine après les élections, des consultations avec tous les partis qui ont obtenu des sièges au Parlement.
Composée du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et du parti Istiqlal, la majorité gouvernementale a été annoncée, mercredi 22 septembre 2021. Lors d’un point de presse, Aziz Akhannouch avait souligné que l’esprit d’engagement dont ont fait montre les secrétaires généraux des partis qui ont unanimement relevé le caractère délicat de l’étape a permis de former la majorité gouvernementale "dans une courte durée", compte tenu de la conjoncture actuelle et des exigences du développement.
Jeudi 7 octobre, SM le Roi Mohammed VI avait présidé au Palais Royal à Fès, la cérémonie de nomination des membres du nouveau gouvernement. Dirigé par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le nouveau cabinet regroupe 19 ministres et cinq ministres délégués, dont 7 femmes et 7 ministres reconduits. Dans une déclaration à la presse à l’issue de cette cérémonie, Aziz Akhannouch avait indiqué que le nouveau cabinet sera, grâce à ses nouveaux profils, "un gouvernement d'actions et de résultats". "L'Exécutif, qui est conscient des grandes attentes des citoyens, œuvrera à traiter les questions majeures qui s’imposent", a-t-il souligné.
Cette équipe sera par la suite étoffée par la nomination de secrétaires d’État dans certains départements ministériels. Interpellé sur le retard de la nomination des secrétaires d'État, Mustapha Baitas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement, avait précisé, lors d’un point de presse du jeudi 4 novembre 2021, à l’issue du Conseil du gouvernement, qu'aucun retard n'a eu lieu, soulignant que, dans un souci de veiller à la continuité, le gouvernement a accéléré le traitement de certains dossiers. Il a en outre précisé que le plus important est que le gouvernement est déjà en place et que la nomination des secrétaires d'État doit respecter un processus bien déterminé.
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