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5G: les divergences entre les 27 font peser un risque sur la sécurité
24/01/2022 - 21:30
AFP"Les approches adoptées par les États membres à l'égard de la sécurité des réseaux 5G, et en particulier la nécessité de mener une action concertée, restent un problème d'une importance stratégique pour le marché unique et la souveraineté technologique de l'UE", a déclaré la responsable du rapport, Annemie Turtelboom, citée dans un communiqué.
Dans une "boîte à outils" adoptée en janvier 2020, les Etats membres et la Commission ont formulé des recommandations destinées à prémunir les réseaux 5G dans l'UE des risques d'espionnage ou de sabotage.
Mais ces mesures n'ont pas de force juridique contraignante et les critères retenus pour définir les équipementiers "à haut risque" ne sont "pas suffisamment clairs et peuvent mener à des décisions opposées dans les Etats membres", estime Turtelboom. Huawei est banni dans certains États membres, comme la Suède, mais accepté dans d'autres, note-t-elle.
Les équipementiers à risque sont notamment définis comme ceux qui sont susceptibles d'être soumis à l'ingérence d'un pays tiers, par exemple en raison de l'existence d'un lien étroit avec le gouvernement de ce pays ou de la législation du pays, en particulier lorsqu'aucun accord sur la protection des données n'a été conclu avec l'UE.
Six des huit principaux équipementiers étant établis hors de l'UE, la Cour des comptes s'inquiète de la "possibilité que des législations étrangères puissent s'appliquer aux utilisateurs européens", alors qu'elles "sont parfois très éloignées des normes de l'Union", notamment en ce qui concerne les données personnelles.
"À ce jour, la Commission n'a pas évalué l'incidence que pourrait avoir la construction, par un État membre, de réseaux 5G avec un équipement acquis auprès d'un fournisseur considéré à haut risque dans un autre État membre", soulignent les auditeurs, qui "tirent la sonnette d'alarme: un tel scénario pourrait avoir des répercussions sur la sécurité transfrontière et aller jusqu'à perturber le fonctionnement du marché unique de l'UE".
La Cour des comptes recommande à la Commission d'effectuer un suivi des approches adoptées par les États membres à l'égard de la sécurité des réseaux 5G et d'évaluer l'incidence des divergences sur le fonctionnement efficace du marché unique.
Dans le même temps, la Cour des comptes demande aussi à l'UE de "mettre un coup d'accélérateur" au déploiement de la 5G, regrettant que les Etats membres aient pris un "sérieux retard" en la matière.
"La 5G pourrait entraîner une hausse de 1.000 milliards d'euros du PIB de l'UE entre 2021 et 2025 et donner lieu à la création ou à la transformation de quelque 20 millions d'emplois", note-t-elle.
La Commission estime que, pour seize pays de l'UE, la probabilité que l'objectif de 2025 soit atteint est, au mieux, moyenne (Autriche, Tchéquie, Estonie, Allemagne, Irlande, Lituanie, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal et Slovénie) et au pire, faible (Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre et Grèce), note encore la Cour des comptes.
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