Politique
62e anniversaire de la disparition de Feu SM Mohammed V, le Roi libérateur
24/04/2021 - 22:02
Moussa Matrouf | Meryem Ait OuaannaLe peuple marocain commémore le 62e anniversaire du décès de Feu Sa Majesté Mohammed V, disparu au dixième jour du ramadan de l'année 1380 de l'hégire (26 février 1961). La mort du Roi libérateur a constitué une perte immense et choquante pour toute la nation.
Symbolisme du ramadan
Hormis sa descendance du Prophète, le regretté Souverain était aimé par ses sujets pour ses positions déclarées lors du discours historique de Tanger, mettant le pays dans son contexte arabo-musulman.
Le défunt avait tiré sa révérence au cours du mois sacré de ramadan. Comme l’a décrit le savant et écrivain algérien Mohamed Bachir El Ibrahimi, SM le Roi Mohammed V était "un vrai musulman, un fervent croyant, un salafiste de foi et de culte, vieux dans sa religion, nouveau dans son monde, un réformateur dans la religion et dans le monde, bien informé sur son époque".
Cinq époques
D’après l’ouvrage « Mohammed V et les Juifs du Maroc à l'époque de Vichy » de Robert Assaraf, l’histoire de Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V est divisée en cinq périodes. Premièrement, la période de l’enfance, allant de 1910 à 1927, date de son intronisation. Deuxièmement, l’ère de l’entrée dans le monde de la politique et la formation à l’usage de ses outils sous l’égide de la résidence générale. Cette époque a pris fin en 1939. La troisième ère allant de 1939 à 1943 est marquée par la Seconde Guerre mondiale. La quatrième période est celle de la lutte pour l’indépendance, puis la cinquième et dernière période, qui se termine par la mort de Sa Majesté après avoir posé les premiers jalons pour la construction d’un Maroc moderne.
"Il est de mon devoir de les protéger"
Robert Assaraf raconte que le jeune Roi n’avait pas encore d’expérience politique lorsque la France a déclaré la guerre à l’Allemagne en 1939. Cependant, il a fait preuve d’une intuition politique sophistiquée, et a démontré qu’il était fermement attaché aux exigences imposées par les devoirs moraux. Selon l’essayiste, rien n’empêchait le défunt à suivre cette intuition, surtout après l’occupation de la France en 1940, et rien ne l’obligeait à prendre l’initiative de défendre les Juifs quelques mois plus tard. Quand le général Noguès a demandé à Feu Mohammed V d’appliquer les lois de Vichy, le défunt a répondu avec confiance "Les juifs marocains font partie de mes sujets, et il est de mon devoir de les protéger contre toute agression".
"Cette réponse rapide a eu un impact puissant sur le cœur des juifs marocains, qui gardent pour lui un amour proche du culte, hérité de génération en génération, au Maroc et dans le monde entier !", a précisé Robert Assaraf
Rencontre des nationalistes
Plusieurs références affirment que la première rencontre entre les nationalistes et le sultan Sidi Mohammed ben Youssef a eu lieu en 1934, ce qui a provoqué la colère de la résidence générale qui a arrêté un groupe de nationalistes dont, Allal El Fassi, qui avait rencontré avant son arrestation le sultan. Le défunt Souverain lui a promis de ne pas laisser tomber les droits des Marocains.
Cette promesse est restée gravée dans l’esprit de milliers de citoyens qui ont organisé des manifestations de masse en mai 1934. C’était la première fois où le peuple le scandait comme "Roi" au lieu de "Sultan". Cet événement qui a alimenté le sentiment de Sa Majesté de sa responsabilité nationale s’est finalement terminé par une alliance avec le Mouvement national, la présentation du Manifeste de l'indépendance, puis la tension qui a conduit au boycott de la signature des décrets royaux par Sa Majesté le Sultan, qui a accéléré son exil et alimenté la résistance armée qui a imposé aux autorités françaises le retour du Roi légitime sur son trône.
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