Politique
Bourita: "L’Espagne a créé une crise et veut la faire assumer à l’Europe"
23/05/2021 - 20:02
SNRTnewsInvité d'"Europe Soir week-end", le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger Nasser Bourita a déclaré que "si l'Espagne pense que la crise pourrait être résolue en exfiltrant le monsieur [Brahim Ghali, ndlr] par les mêmes procédés, c'est qu'elle cherche le pourrissement, l'aggravation de la crise, voire même la rupture".
Nasser Bourita a affirmé qu’aujourd’hui "il y a d’abord un problème de confiance, de respect mutuel" avec l’Espagne.
Interrogé sur le sort actuel des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne, le ministre a affirmé que contrairement à ce que dit la ministre espagnole des Affaires étrangères, "il n’y a pas eu de contact entre le Maroc et l’Espagne depuis le déclenchement de cette crise" et "le Maroc n’a jamais été informé de la venue" de Brahim Ghali.
"La Maroc fait la distinction entre des relations très bonnes avec l’Union européenne et avec la quasi-totalité de ses pays membres et une crise bilatérale naît d’une attitude hostile de l’Espagne par rapport au fondement de ce partenariat", a souligné Bourita. Et de préciser que "ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’on essaie de tourner le débat et de créer une crise Maroc-UE qui n’existe pas".
Le ministre a alors rappelé que durant quatre ans, le Maroc a démantelé 8.000 cellules de trafic d'êtres humains, 14.000 tentatives de migration clandestines, dont 80 tentatives d’assauts sur la ville de Sebta. "Le Maroc a échangé avec l’Espagne plus de 9.000 informations sur la migration clandestine", a noté Bourita.
Il a toutefois argué que "le bon voisinage n'est pas à sens unique". "Le bon voisinage n’est pas une responsabilité du Maroc et une liberté de ses partenaires d’agir contre ses intérêts".
Et de noter que "le Maroc n'a pas l'obligation d'agir pour protéger l’Europe. Le Royaume le fait en partenaire et le partenariat a des fondements. Il est réciproque. Il est fondé sur une compréhension des intérêts des uns et des autres. On ne peut pas manigancer le soir contre le partenaire et lui demander le lendemain d’être loyal".
L’Espagne n’a pas consulté l’Europe avant de prendre les décisions qui touchent les intérêts du Maroc, insiste le chef de la diplomatie marocaine. "L’Espagne n’a pas consulté l’Europe avant de passer outre des normes même Schengen pour accepter l’entrée de manière frauduleuse d’une personne recherchée par la justice espagnole. L’Espagne a créé une crise et veut la faire assumer à l’Europe", a alors affirmé le ministre des Affaires étrangères.
Articles en relations
Politique
Politique
Politique