Economie
Cafés et restaurants: l'appel des professionnels du secteur
01/03/2023 - 17:25
Mohammed Fizazi | Ouiam FarajLe ministre de l'Industrie et du commerce, Riyad Mezzour, a tenu une réunion, ce mardi 28 février 2023, avec des représentants de l'Association nationale des propriétaires de cafés, de restaurants et d'unités touristiques afin de discuter des différents problèmes rencontrés par le secteur et de trouver des solutions pour les surmonter.
Le président de l'Association nationale des propriétaires de cafés, de restaurants et d'unités touristiques, Nour Eddine Harrak, a souligné que cette réunion faisait suite à une demande de l'association adressée au ministère "à la suite de la fermeture de plusieurs cafés et restaurants, en raison de l'incapacité de leurs propriétaires à faire face aux audits fiscaux et aux audits de sécurité sociale", selon ses termes.
Dans une déclaration à SNRTnews, El Harrak a expliqué que de nombreux propriétaires de cafés et restaurants ont déclaré faillite récemment, indiquant qu'un café sur 5 environ ont fermé leurs portes au Maroc, tandis que d'autres souffrent d'accumulation de dettes.
En ce qui concerne les principaux dossiers discutés lors de la réunion, le président de l'association a déclaré qu'il avait été question des amendes et des réclamations reçues par les propriétaires de cafés dans toutes les régions du Maroc liées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
Il a souligné, dans ce contexte, que les propriétaires de cafés ont déclaré leurs salariés et leur ont accordé leur droit à la couverture médicale, mais le problème soulevé, a-t-il ajouté, concerne la période de la pandémie Covid-19, pendant laquelle les cafés étaient fermés, et qui n'a pas été prise en considération.
Il a souligné que l'association avait adressé une correspondance à la CNSS, mardi, et avait demandé une réunion urgente pour clore ce dossier.
L'association a alerté le ministre de l'Industrie et du commerce sur l'existence de disparités au niveau national en ce qui concerne le niveau de revenu des cafés et des restaurants, qui est calculé en fonction de l'emplacement et du niveau de fréquentation. Elle considère qu'il n'est pas acceptable d'unifier la valeur de l'indemnité allouée à la sécurité sociale sans tenir compte de ces disparités.
Problématique des taxes locales
D'autre part, lors de la réunion, les deux parties ont discuté de la décision fiscale prise par le Conseil de la ville de Rabat et d'autres villes, qui stipule le paiement de frais pour l'utilisation de biens publics. L'association a considéré que l'augmentation de la valeur de ces frais aggraverait la crise que traversent les propriétaires de cafés et de restaurants.
La décision comprend un relèvement des frais pour la mise en place de chaises et de tables dans le domaine public à 80 dirhams par mètre carré tous les trois mois, 100 dirhams par mètre carré pour chaque trottoir ouvert entouré d'une clôture ou d'arches, et 150 dirhams par mètre carré pour chaque trottoir couvert avec un équipement léger.
Les propriétaires de cafés et de restaurants ont également exprimé leur désapprobation quant à ce qu'ils ont appelé la "propagation du secteur informel" de véhicules de distribution de café et de restauration rapide dans diverses régions du Royaume, soulignant que ce secteur non structuré menace la sécurité et la santé des citoyens et représente une concurrence déloyale pour les cafés et les restaurants.
L'association représentant le secteur a ainsi appelé au développement d'une loi réglementaire pour la profession "afin que les propriétaires de cafés et de restaurants connaissent leurs droits et devoirs". L'association a également souligné l'importance de former les employés du secteur, notant qu'ils ne bénéficient d'aucune formation en raison du manque de certification pour la plupart d'entre eux.
Etude stratégique
L'association estime aussi que le ministère de l'Industrie et du Commerce doit préparer une étude stratégique sur le secteur des cafés et restaurants, soulignant que le Royaume compte plus de 200.000 cafés et restaurants employant environ deux millions de travailleurs, mais qu'il n'y a pas d'étude ou de chiffres fiables sur lesquels s'appuyer.
Dans ce contexte, El Harrak a rappelé l'étude lancée par l'ancien Département de l'industrie qui n'a pas pu aboutir bien qu'environ 20 réunions aient été tenues. "L'étude a été annulée à la dernière minute sans explication", a-t-il noté.
Il a déclaré que l'objectif de cette étude était de comprendre les lacunes et les forces et faiblesses du secteur, ainsi que de savoir si les lois qui le régissent peuvent être appliquées.
El-Harrak n'a d'ailleurs pas manqué à exhorter le ministre de l'Industrie et du commerce, Riyad Mezzour, à organiser une réunion commune avec toutes les institutions et ministères concernés par le secteur pour discuter de toutes les questions en suspens.
Le président de l'association a affirmé, dans sa déclaration, que le ministre avait réagi positivement à ces demandes et avait promis de veiller à l'organisation de la réunion commune et à la résolution des problèmes du secteur.
Notre interlocuteur ajoute que le ministre a également demandé à l'association de présenter des propositions sur le projet de loi réglementant le secteur, soulignant la nécessité de tenir une réunion approfondie avec toutes les institutions concernées pour élaborer ce projet, et de continuer à communiquer dans ce cadre.
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