Société
Casablanca-Settat : Maazouz expose un plan pour réduire le chômage
31/10/2023 - 16:16
Mohammed Fizazi | Ouiam FarajLe président de la région de Casablanca-Settat, Abdelatif Maazouz, a déclaré, ce mardi 31 octobre 2023 à Casablanca, que l'augmentation du taux de chômage dans la région est due à l'arrivée d'un grand nombre de jeunes venant d'autres régions à la recherche d'opportunités d'emploi et de moyens de subsistance décents.
Maazouz a expliqué lors de son discours lors d'une conférence de presse organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour exprimer son point de vue sur le développement territorial que cette situation conduit les jeunes à attendre leur tour pour obtenir une opportunité d'emploi, soulignant que la région de Casablanca-Settat ne peut pas empêcher l'afflux de migrants d’autres régions sous prétexte de limiter l'augmentation du taux chômage, et qu’elle oeuvre à s'adapter à la situation de deux manières.
"Prévention du chômage"
Dans ce contexte, il a souligné que le programme de développement de la région de Casablanca-Settat se concentre d'abord sur la "prévention", en comparant le chômage à une maladie qui doit être prévenue par la formation, la facilitation de l'entrepreneuriat et de l'investissement, ainsi que l'aide à tous les Marocains à trouver un emploi près de leur lieu de résidence.
Et de poursuivre en expliquant que cet objectif repose sur deux principaux piliers, le premier consistant à créer des zones d'activité économique à proximité, de manière à rapprocher les lieux de travail des lieux de résidence, soulignant que l'objectif de cette mesure est de réduire les déplacements, la pollution et de faciliter le coût du travail aussi bien pour l'employeur que pour l'employé, car "le coût du transport représente une part importante des coûts en ressources humaines".
Le deuxième pilier est principalement lié à la mobilité, car la question de la mobilité dans la région de Casablanca-Settat reste un obstacle à l'emploi, en particulier pour les femmes. Pour surmonter cela, Maazouz a indiqué que la région oeuvre à "construire des lignes de transport à l'intérieur de la région et de la zone urbaine de Casablanca en utilisant les transports ferroviaires, ainsi qu'à la complémentarité entre le transport routier à forte capacité et la mise en place d'une plateforme facilitant cette mobilité". Il a également souligné que la région travaille sur ce vaste chantier avec tous les partenaires, y compris les collectivités locales et l'Office national des chemins de fer, entre autres.
En ce qui concerne la consolidation du développement, le président de la région de Casablanca-Settat a souligné la nécessité de poursuivre les travaux sur la décentralisation administrative qui nécessite encore beaucoup de travail.
Dans ce contexte, il a souligné l'importance de fournir des compétences humaines et techniques, considérant que la gestion efficace des grands projets de la région nécessite des compétences élevées parmi les cadres et les élus, ainsi que la simplification et l'accélération de leur mise en œuvre, "car il existe des procédures correctes, mais leur mise en œuvre reste en retard, ce qui retarde certains grands projets qui pourraient bénéficier à tous les domaines".
Casablanca-Settat occupe première place en terme de chômage
Le président du CESE, Ahmed Reda Chami, avait précédemment signalé, lors de la présentation de l’avis sur le développement territorial, qu'il était difficile d'atteindre les résultats souhaités en matière de réduction des disparités régionales et sociales, en particulier en ce qui concerne la création d'un certain équilibre dans la contribution des régions à la création de la richesse nationale.
Chami estime que ces disparités se manifestent à travers deux indicateurs essentiels, le premier étant que seulement trois régions sur douze ont contribué à hauteur de 60% à la création de la richesse nationale en 2020, à savoir Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Quant à la deuxième disparité, selon le président du Conseil, elle réside dans le fait que cinq régions représentent plus de 71% du nombre de chômeurs, notant que la région de Casablanca-Settat occupe la première place avec 25,9%, suivie de Fès-Meknès avec 13,2%, Rabat-Salé-Kénitra avec 12,7%, puis Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 9,8%, et enfin la région de l'Oriental avec 9,8%.
Chami s'est étonné du fait que les régions les plus contributrices à la richesse nationale soient en même temps celles qui ont les taux de chômage les plus élevés, soulignant que cette situation est due à plusieurs lacunes et déséquilibres qui continuent de freiner le développement territorial du pays.
Parmi ces déséquilibres, il a cité la multiplicité inefficace des intervenants dans le système territorial et la faiblesse de la coordination entre leurs activités et initiatives, ce qui limite considérablement, selon Chami, l'efficacité de l'investissement public, en plus du retard enregistré dans la mise en œuvre effective de la charte de la décentralisation administrative, "ce qui empêche les acteurs territoriaux de disposer des ressources humaines, techniques et financières nécessaires pour exercer efficacement leurs compétences".
Articles en relations
Politique
Economie
Economie
Economie