Economie
CGEM: freins et moteur de l'investissement au coeur d'une rencontre avec la tutelle
08/11/2021 - 16:31
Lina IbrizLe ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, a tenu aujourd’hui une première réunion de travail avec la CGEM représentée par son président Chakib Alj, et à laquelle ont participé les opérateurs privés des divers secteurs économiques.
Un partenariat win-win
Lors de cette réunion, le ministre a réitéré le soutien de son département au secteur privé, relevant que son ministère se déploiera pour l’accompagnement des opérateurs économiques afin de créer un climat favorable pour l’investissement national et étranger dans le territoire marocain. Ainsi, le ministre a souligné que l’objectif principal est de renforcer la collaboration entre le secteur public et privé afin d’avancer "main dans la main dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant pour relever le défi", ajoutant que le momentum est fort et que les opportunités sont multiples pour les investisseurs : "Beaucoup d’indices nous indiquent que nous avons devant nous une séquence propice, un Momentum, pour réussir ce défi".
Le ministre a par ailleurs mis l’accent sur l’objectif d’inverser le rapport entre l’investissement public et privé en inversant la répartition actuelle pour atteindre 2/3 d’investissement privé et 1/3 d’investissement public à horizon 2035. Évoquant la nouvelle répartition des portefeuilles ministériels, Jazouli a indiqué que son département veillera au suivi et à l’évaluation des investissements publics et privés pour améliorer leur efficacité, notamment en matière de création d’emploi, et ce, dans le cadre d’une politique de convergence et concordance entre les pouvoirs publics et l’ensemble des parties prenantes.
"Il existe donc aujourd’hui un réel besoin de convergence mais aussi une exigence d’évaluation et d’efficacité de l’action publique. Mon ministère veillera à tout mettre en œuvre pour relever les défis qui se présentent à nous et assurer un dialogue permanent entre les pouvoirs publics et le secteur privé, que vous représentez", a-t-il affirmé.
Les trois freins à l'investissement
Les opérateurs du secteur privé ont saisi cette occasion pour mettre en lumière les difficultés qui freinent l’investissement national, et qui ont été formulées par le président de la CGEM, Chakib Alj, sous forme de trois points principaux : l’accès au financement, le coût des facteurs de production et la complexité des procédures administratives.
Ainsi, Alj a considéré que l’accès au financement demeure "limité malgré les réformes instaurées pour son amélioration". Pour remédier à ce problème, il a jugé nécessaire de "rendre l’offre bancaire plus accessible et plus compétitive, de redynamiser le marché boursier, de favoriser l'émergence de nouveaux modes de financement comme le crowdfunding, ou encore de mobiliser des montages financiers sous forme de partenariat public-privé pour des projets stratégiques".
Concernant les coûts des facteurs de production, les opérateurs privés ont mis l’accent sur le coût élevé de l’énergie qui peut atteindre dans certains cas 30% des coûts de production. Ainsi, les opérateurs du secteur privé espèrent réduire le coût du KWH de 1,7 DH à 0,5 dirham. Pour réduire ces coûts, les opérateurs proposent "la libéralisation du marché de la Moyenne Tension et la promotion de l’auto-production en énergie propre avec capacité de réinjection dans le réseau", souligne Alj.
Un dernier obstacle qui freine l’investissement selon les acteurs du secteur privé est la complexité des procédures administratives. Ils ont donc appelé à la simplification et la digitalisation des procédures, la facilitation d’accès aux marchés publics et la réduction des délais de paiement, afin d’améliorer le climat d’investissement et renforcer la confiance entre le secteur privé et l’administration.
De même, la modernisation du cadre juridique et réglementaire est une condition primordiale pour encourager les investisseurs marocains et internationaux, selon les membres de la CGEM, qui espèrent davantage de libéralisation dans certains secteurs ainsi que l'introduction de nouvelles dispositions, notamment en matière de mécanismes de paiement, afin d'élargir le champ d'investissement.
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