Société
Chaton dévoré par un chien: un avocat porte l’affaire en justice
08/05/2022 - 12:17
Lina IbrizCe n’est autre que l’avocat qui a porté le dossier des moutons écrasés par un Français, du chat brûlé à Safi et bien d’autres affaires de maltraitance d’animaux qui a pris sur lui de défendre le chaton dévoré par un chien à Fès. Unique avocat spécialisé en matière des droits des animaux au Maroc, Youssef Rharib a décidé de déposer une plainte et poursuivre en justice la jeune femme ayant incité son chien à tuer le chaton, a-t-il affirmé dans une déclaration exclusive à SNRTnews.
La vidéo montrant une jeune femme incitant son chien à dévorer un chaton a défrayé depuis des jours la chronique. Nul ne conteste qu’un abus et une injustice aient eu lieu. En tout cas, c’est ce qu’indique le hashtag «La prison pour la tueuse des chats» qui a été créé en réponse à la vidéo et qui s’est répandu comme une traînée de poussière sur les réseaux sociaux. Les revendications de poursuivre en justice l’auteure de la vidéo, aussi bien par des internautes que par des acteurs de la société civile en témoignent aussi.
Cependant, la victime est un petit chaton, et les droits des animaux n’est pas réellement un volet sur lequel la Loi marocaine dit beaucoup. Rétablir la justice dans un cas pareil signifie remédier à un "handicap légal", note l’avocat. "À part quelques articles, qui en fait protègent les intérêts des humains "propriétaires", il n'existe réellement pas des lois ou de châtiments adaptés à la gravité des crimes commis chaque jour contre des êtres impuissants", fait-il valoir.
Pour dépasser ce manque juridique, l'avocat a lancé une étude approfondie afin de cerner les circonstances de l’incident, identifier la meilleure façon d’approcher le dossier et élaborer un montage légal de l’affaire.
"Le dossier consiste en deux volets", explique Me Youssef Rharib. Premièrement, "nous trouvons dans le Code pénal les articles de 601 à 603. Ils prévoient une amende maximale de 1.200 dirhams", précise-t-il. Les dispositions de ces articles, néanmoins, restent limitées, selon Rharib. Ces articles protègent en fait les intérêts des humains propriétaires, et ne font pas de l'animal le sujet qui est véritablement protégé, selon le juriste.
Par conséquent, il a décidé de fonder son approche sur la déclaration internationale des droits de l’animal qui stipule dans son troisième article qu'"Aucun animal ne doit être soumis à de mauvais traitements ou à des actes cruels" et que "l'animal mort doit être traité avec décence" ainsi que sur d'autres volets juridiques afin de présenter sa plainte, confie-t-il à SNRTnews. Il s’agit de la sixième affaire de la sorte et qui constitue une jurisprudence, portée par l’avocat.
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