Monde
Comment les Marocains installés en Chine vivent-ils la politique "zéro Covid"?
16/05/2022 - 17:08
Mohammed FizaziLes restrictions sanitaires draconiennes mises en place pour freiner le rebond épidémique, notamment à Shanghai où les habitants sont confinés depuis fin mars, influent négativement sur le niveau de vie et la psychologie des personnes qui vivent cette situation.
Parmi ces derniers, de nombreux ressortissants marocains, étudiants ou professionnels, vivent quotidiennement un véritable calvaire.
Ahmed, qui vit à Shanghai depuis près de 10 ans, s'est confié à SNRTnews au sujet de la vie dans la ville la plus peuplée de Chine, au milieu de cette situation éprouvante, notamment pendant la période de ramadan. "Pendant le mois sacré, on ne passait le temps qu’à travailler et dormir”, a-t-il avancé avec amertume.
Et d’ajouter: "heureusement que j’étais occupé par mon travail, car passer deux mois de confinement à ne rien faire est éprouvant pour la santé mentale". Pour Ahmed, certes, cette politique pourrait être efficace pour endiguer la Covid, mais le prix à payer est très cher.
"L’économie en a pris un sacré coup, et il n'y a même plus d’activité commerciale, même les livraisons en ligne sont interdites. A tel point que l’offre en légume par exemple est inexistante, on ne peut même plus se permettre le luxe de manger ce qu’on veut, vu la pénurie en nourriture, on peut manger même les choses qu’on répugne, je n'aurais jamais imaginé que je vivrai cela un jour, c’est digne des grandes périodes de famine", a-t-il ironisé.
Ahmed signale aussi que chaque habitant est obligé d’effectuer quotidiennement un dépistage, en alternant entre test PCR et test rapide.
Même dans des villes où les mesures sanitaires sont moins draconiennes, la situation reste difficile. Aya, jeune étudiante à Wuhan, raconte que bien que la ville ne soit pas soumise à un confinement, certaines mesures restrictives ont été imposées aux écoles et aux universités par exemple. Les étudiants n’ont pas le droit de quitter leurs établissements universitaires, sauf pour aller à la banque, où à l’hôpital dans les cas d’extrême urgence uniquement. "Et même dans ces cas-là, il faut une autorisation du superviseur, ces derniers n’acceptent pas tous de l'accorder. De plus, on nous impose un test PCR tous les trois jours", a-t-elle confié.
Articles en relations
Sport
Monde
Monde
Monde