Sport
Coupe du monde: le Maroc et le pouvoir de l'Histoire
13/12/2022 - 17:31
Mohamed BerradaDurant les 21 précédentes éditions de la Coupe du monde, seules des équipes européennes et américaines ont réussi à atteindre la finale. Cette année, le Maroc, première équipe africaine à atteindre le carré d'or, a l'occasion d'écrire son nom en lettres arabes dorées dans l'Histoire, en devenant le premier pays hors Europe et Amérique du Sud à se qualifier pour la finale.
Dans un papier publié par le média américain The New York Times, le journaliste explique pourquoi deux continents ont dominé pendant si longtemps le sport le plus populaire au monde, mettant ainsi en avant l'ampleur de l'exploit historique que pourrait réaliser le Maroc demain.
L'Europe et l'Amérique Latine: une longueur d'avance
Etant une invention européenne, la Coupe du monde a été organisée pour la première fois en 1930 par la FIFA, après des désaccords les organisateurs des Jeux olympiques. Les puissances européennes ont tenté ensuite de démocratiser le football dans les régions du monde qu'ils avaient colonisées. Le football a ainsi rapidement décollé en Amérique du Sud. La première Coupe du monde a même été organisée par l'Uruguay.
L'Europe et l'Amérique du Sud ont démarré dans le football avec une longueur d'avance. De part leur statut de fondateur, ces pays ont fait en sorte de disposer d'une meilleure représentativité au Mondial que les autres continents. Ainsi, leurs chances d'obtenir le graal restent considérables comparé aux asiatiques et aux africains. Si l'Europe et l'Afrique ont le même nombre d'équipes dans l'absolu, l'Afrique est représentée par cinq nations, tandis que treize pays représentent le Vieux Continent.
L'Histoire, mais aussi l'argent
L'argent a aussi son mot à dire, poursuit le New York Times. Ces mêmes pays européens sont également parmi les plus riches du monde. D'importantes sommes sont investies dans les ligues et les équipes, et les gouvernements ne lésinent pas sur les moyens consacrés au football. L'Amérique du Sud, quant à elle, repose sur sa légitimité historique et sur la ferveur de ses populations pour développer les infrastructures et se placer constamment comme lieu d'accueil idéal des plus grandes compétitions.
Les États-Unis malgré leur richesse, ont toujours eu du mal à intégrer ce club des puissants. Ceci s'explique en partie par le peu de popularité dont jouit le football auprès de l'Oncle Sam, qui lui préfère plutôt l'athlétisme, la basketball ou le football américain.
Et puis vint le Maroc
L'emprise de l'Europe et de l'Amérique du Sud sur le football est-elle en train de s'affaiblir? Le succès du Maroc le prouve, en plus de l'organisation de la 22e édition du Mondial au Qatar, loin du centre de pouvoir européen et sud-américain.
La prochaine Coupe du monde, dont l'organisation a été confiée aux USA, au Canada et au Mexique, sera également une édition "de la rupture", puisque 48 équipes y seront représentées, contre 32 aujourd'hui. Naturellement, l'Asie et l'Afrique auront plus de places.
Il est donc trop tôt pour savoir si le succès du Maroc est révélateur d'un tournant pour les équipes africaines. "Il faut que cela se reproduise pour en faire une tendance", conclut l'auteur de l'article.
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