Société
Covid-19 : le Maroc est-il prêt pour affronter une nouvelle vague ?
19/07/2021 - 18:30
Khaoula BenhaddouA quelques jours d’Aïd Al Adha, la courbe de contamination poursuit son ascension. Pas plus tard que ce dimanche 18 juillet, le Maroc a enregistré 2.144 nouvelles infections portant le total des cas à 557.632.
Une situation qui inquiètent les spécialistes redoutant une troisième vague plus virulente. "Nous allons certainement revivre le même scénario que l’année dernière, mais la présence du variant Delta compliquera encore plus la situation", explique Dr Mounir Mikou, anesthésiste et réanimateur à Fès.
Notre interlocuteur précise que le Royaume se prépare pour affronter cette nouvelle vague. "Nous nous préparons médicalement pour faire face à cette éventuelle vague, mais tout dépendra de son ampleur et son amplitude. Tout dépendra du comportement des citoyens. Si nous continuons à se rassembler et à ne pas respecter les gestes barrières, nous allons revivre le même scénario de l’année dernière", et d’ajouter "je tiens à préciser que la capacité de riposte des médecins, des hôpitaux et des équipes médicales au Maroc a ses limites. S’il y a un tsunami qui va venir, nous ne sommes pas prêts à l’affronter et nous risquons de vivre des scenarios comme ceux de l’Inde et de la Tunisie".
Le variant Delta complique la situation
Pour Dr Mikou, la circulation du variant Delta rend la situation inquiétante, "ce variant est très contagieux. De nouvelles études ont prouvé que ce variant circule à l’air libre. Aux Etats-Unis, plusieurs événements et mariages ont été organisés dans des espaces ouverts pensant que le virus n’allait pas les contaminer et aujourd’hui, ils se retrouvent avec des infections très importantes. La majorité de ces événements se sont transformés en deuil. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la manière de contamination est différente du variant Alpha. Le variant Delta est plus contagieux et se transmet très rapidement, pour cela, les règles doivent être plus drastiques".
Pour faire face à cette situation, le spécialiste appelle les citoyens à se faire vacciner. "Nous avons des exemples récents qui prouvent l’efficacité de la vaccination. La Grande-Bretagne qui a connu des vagues mortelles a réussi à affronter le virus en vaccinant 60% de la population. Aujourd’hui, et bien que plusieurs cas graves se trouvent dans les hôpitaux, le pays a levé les restrictions parce qu’il a immunisé une grande partie de la population. Par contre, la Tunisie qui a connu auparavant des vagues moins virulentes se trouvent aujourd’hui dans une situation catastrophique puisqu’elle n’a réussi à vacciner que 2% de sa population", explique notre interlocuteur.
La situation des services de réanimation est maîtrisable… mais !
Pour le réanimateur, la situation des services de réanimation reste maîtrisable pour le moment. "Je tiens à préciser que la capacité des services de réanimation dans le royaume est en train d’être limité progressivement. Nous recevons de plus en plus des cas graves, voire critiques. Nous avons une courbe ascendante qui évolue d’une manière constante. Je tiens également à préciser que les cas graves admis dans les services de réanimation concernent spécialement les personnes non vaccinées. Le nombre de personnes vaccinées qui se trouvent dans les services de réanimation est très réduit", précise Dr Mikou, avant de conclure: "j’appelle les citoyens à respecter les gestes barrières et à limiter les rassemblements. Notre système sanitaire, comme tout système dans le monde, ne pourra pas affronter des nouvelles vagues virulentes. Nos structures et nos équipes ont des limites et nous devons les préserver. C’est notre responsabilité à tous !".
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