Vrai ou Fake
Covid-19: le vrai du faux sur la deuxième vague en Inde !
04/05/2021 - 21:56
Imane BenichouL'Inde enregistre chaque jour le plus grand nombre de nouveaux cas au monde. Toutefois, plusieurs - fausses et vraies- informations ont été répandues, entourant ainsi cette deuxième vague de décès en Inde. Voici quelques informations et mythes qui circulent sur cette situation épidémique, vérifiés par le site d’information de la chaîne de télévision d'information américaine CNN.
De plus en plus de jeunes infectés ?
Des médecins indiens et des responsables gouvernementaux ont laissé entendre que de plus en plus de jeunes gens présentent les symptômes de la Covid-19 et que la deuxième vague touche les jeunes de manière disproportionnée.
En réalité, les statistiques gouvernementales montrent que les jeunes ne sont pas plus touchés par la deuxième vague que par la première. Lors de la première vague, 31 % des patients étaient âgés de moins de 30 ans, a rapporté CNN, citant V K Paul, président du groupe de travail indien Covid. Au cours de la deuxième vague, ce chiffre n'a que très légèrement augmenté pour atteindre 32%. Environ 21% des patients avaient entre 30 et 45 ans lors de la première vague, cette proportion n'a pas changé lors de la deuxième vague, selon les statistiques gouvernementales.
Des professionnels de la santé vaccinés et testés positifs ?
Des médecins ont été testés positifs après avoir été entièrement vaccinés, selon des médias locaux. La population indienne craint ainsi que les vaccins indiens ne soient pas aussi efficaces contre le nouveau variant identifiée fin mars. Toutefois, les statistiques ne confirment pas cette situation et aucun vaccin au monde ne peut prévenir les infections chez chaque individu.
Sur les 1,7 million de personnes entièrement vaccinées avec le vaccin indien Covaxin, 695 ont été testées positives à la Covid, soit 0,04%, selon les chiffres du Conseil indien pour la recherche médicale (ICMR) rapportés par CNN. Et sur les 15 millions de personnes qui ont reçu les deux doses de Covishield - le vaccin fabriqué en Inde par AstraZeneca – 5.014 personnes ont été testées positives, soit 0,03 %.
Jusqu'à samedi, l'Inde n'avait déployé son vaccin qu'auprès des travailleurs de première ligne et des personnes les plus vulnérables. Les personnes qui ont été testées positives après avoir reçu les doses étaient principalement des travailleurs de première ligne, sujette à une plus grande exposition professionnelle.
Deuxième vague et nouveaux variants ?
Après la révélation, le 24 mars, de nouveaux variants préoccupants et d’un nouveau variant doublement mutant en Inde baptisé B.1.617, des interrogations ont été suscitées pour savoir si ce dernier pourrait être la raison de la deuxième vague qui a fortement frappé le pays et si le variant pouvait être capable de contourner les vaccins déployés à l'échelle nationale.
En réalité, les scientifiques sont toujours en train d'étudier le nouveau variant. Un variant "double mutant" est un variant présentant deux mutations de la protéine spike. L'une des mutations du variant indien, appelée L452R, a également été trouvée dans d'autres variants qui confèrent un certain niveau de résistance immunitaire. La seconde mutation, baptisée E484Q, peut être similaire à une autre mutation du variant Sud-africain. Pour le moment, aucune information ne prouve que le simple fait d'avoir ces mutations signifie nécessairement que le virus est plus transmissible ou plus mortel.
Cela dit, des épidémiologistes indiens ont suggéré qu'il existe une corrélation entre l'augmentation des variants (Indien, Britanniques,…) et l'augmentation des cas, affirme CNN.
Quid d’un meilleur déploiement des vaccins ?
Jusqu'à présent, à peine plus de 2% des 1,3 milliard d'habitants de l'Inde ont été complètement immunisés avec l'un des deux vaccins. Un taux nettement inférieur à celui des États-Unis, avec 30% de la population complètement immunisée. La lenteur du déploiement a suscité des critiques, certains estimant qu'elle pourrait avoir contribué à la deuxième vague.
Bien que les vaccins offrent aux individus un certain degré de protection, l'Inde aurait probablement connu une augmentation considérable des cas de toute façon en raison de la nature progressive de son programme de vaccination, a déclaré Michael Head, chercheur principal en santé mondiale à l'Unité de recherche en informatique clinique de l'Université de Southampton, cité par CNN.
Comme la plupart des autres pays, l'Inde a d'abord vacciné ses citoyens les plus vulnérables, alors que les jeunes sont plus mobiles et sont plus susceptibles de propager le virus. Ils seraient probablement la dernière priorité en termes de vaccination.
Notons que l'Inde a une population relativement jeune par rapport à d'autres pays, avec un âge médian de 28 ans, contre 38 ans aux États-Unis et 40 ans au Royaume-Uni, selon le World Factbook, une publication annuelle officielle de la CIA.
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