Société
Covid-19: XBB.1.5, le sous-variant le plus transmissible à ce jour
13/01/2023 - 15:09
AFPCe sous-variant a été détecté pour la première fois aux Etats-Unis en octobre et représente désormais plus de 27% des infections du pays, selon le suivi des variants du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
Au total, 38 pays ont signalé des cas de XBB.1.5, dont 82% aux Etats-Unis, 8% au Royaume-Uni et 2% au Danemark, a déclaré mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans une évaluation rapide des risques.
L'agence de santé de l'Union européenne ECDC a, elle, déclaré cette semaine que XBB.1.5 ne représentait que 2,5% des cas en Europe.
Il ressemble beaucoup à son prédécesseur XBB.1, mais présente une mutation supplémentaire de sa protéine spike, la fameuse clé d'entrée du virus, a expliqué à l'AFP Grace Roberts, virologue à l'université britannique de Leeds.
Contagion et gravité
Il s'agit du sous-variant le plus transmissible à ce jour, a indiqué cette semaine Maria Van Kerkhove, responsable technique de l'OMS sur le Covid. Il a clairement un "avantage de croissance".
L'explication la plus probable de cet avantage est la mutation de la protéine spike, qui s'ajoute à une recombinaison d'une souche déjà très transmissible, a déclaré l'ECDC.
XBB.1.5 présente un avantage de croissance par rapport aux autres variants d'Omicron de 109% en Amérique du Nord et de 113% en Europe, a ajouté l'ECDC, avertissant que ces chiffres s'accompagnaient d'une "incertitude importante".
Le centre a ajouté que la proportion de cas XBB.1.5 avait doublé tous les neuf jours aux Etats-Unis.
Toutefois, "il n'y a aucune donnée laissant penser que XBB.1.5 est plus nocif - en termes de maladies graves et de décès - que les variants précédents", a indiqué Grace Roberts. L'OMS continue d'évaluer les données mais, pour le moment, XBB.1.5 ne porte aucune mutation connue pour augmenter la gravité de la maladie, a aussi jugé l'agence.
Résistance aux anticorps
Les sous-lignages "XBB" d'Omicron sont, aux côtés de BQ.1, les plus résistants aux anticorps accumulés lors de la vaccination et d'infections antérieures, selon l'OMS.
Une étude publiée dans la revue Cell le mois dernier a révélé que XBB.1 était ainsi 63 fois moins susceptible d'être neutralisé par des anticorps existants que le sous-variant Omicron BA.2.
Il est également 49 fois plus résistant que les sous-variants BA.4 et BA.5, qui sont actuellement dominants au Royaume-Uni et dans de nombreux autres pays. Selon l'expert américain Eric Topol, de nouvelles recherches ont toutefois montré que les vaccins bivalents du Covid pouvaient continuer de se montrer efficaces face à lui.
Inquiétant à quel point?
Il n'y a "aucune raison de paniquer" à propos de XBB.1.5, a déclaré Grace Roberts.
"Je ne pense pas que nous ayons besoin de prendre des mesures drastiques pour le moment", a-t-elle déclaré, tout en jugeant important de continuer à surveiller sa progression.
Pour l'ECDC, sa croissance rapide aux États-Unis ne signifie pas nécessairement qu'il deviendra dominant en Europe, en raison de "différences majeures dans la circulation des variants" entre les deux régions tout au long de la pandémie.
La semaine dernière, l'agence Santé publique France a souligné que la circulation de ce variant "à des niveaux assez faibles" en France ne suscitait pas pour l'heure "d'inquiétude particulière".
Eric Topol a aussi vu comme une "bonne nouvelle" le début d'une baisse des admissions à l'hôpital chez les personnes âgées dans le nord-est américain, où XBB.1.5 représente plus de 70% des cas.
"Kraken"
L'OMS a décidé de ne pas nommer les sous-variants d'Omicron d'après les lettres de l'alphabet grec.
Mais sur Twitter, il a été affublé de l'inquiétant surnom "Kraken". "Je pense que cela peut causer des inquiétudes inutiles d'associer un virus à une créature marine géante mythique!", a réagi Grace Roberts.
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