Politique
De 1978 à 2022: Akhannouch, 4e président du RNI
06/03/2022 - 09:59
Imane BenichouDans un contexte national marqué par la Marche verte en 1975 et la reprise du processus électoral, le Rassemblement national des indépendants a vu le jour en 1978, en tant que "force vive venue exprimer les aspirations et les espoirs du peuple de la Marche verte", comme l'avait bien exprimée, en 1979, Ahmed Osman, fondateur du parti, lors d'une rencontre publique à Marrakech.
"Le Rassemblement n'était que l'incarnation et l'expression d'une réalité politique, sociale et culturelle qui caractérise l'étape actuelle de l'histoire du Maroc, une étape caractérisée notamment par deux événements marquants : l'un d'eux s'incarne dans la Marche verte…, et le second est le retour de la vie parlementaire du pays", avait souligné Osman, au cours de la même année dans d'autres rencontres, rapporte l'écrivain et professeur universitaire Mohamed Darif dans son livre "Les partis politique marocains".
En effet, la création du parti ne s'est pas faite du jour au lendemain. Il s'agit plutôt d'une phase qui a été lancée avec le retour du processus électoral en 1976 par des élections collectives pendant la même année, au cours desquelles les candidats indépendants, sans appartenance politique, ont remporté la première place avec plus de 64% des 13.383 sièges. Le même scénario s'est reproduit aux élections législatives de 1977. Les indépendants ont remporté 140 sièges sur 263 à la Chambre des représentants. Ils ont ainsi formé le noyau de l'implantation du nouveau venu sur la scène politique pour créer, en octobre 1978, le parti du "Rassemblement national des indépendants" et ont choisi Ahmed Osman, à l'époque premier ministre, à la tête du parti.
L'unité du parti n'a pas été pour longtemps préservée. En 1981, le RNI a vécu une fissure organisationnelle, qui a conduit au retrait de 61 parlementaires de ses rangs, pour constituer un groupe parlementaire indépendant du parti. Le RNI a connu ensuite une scission. Un nouveau parti dirigé par Arsalane El Jadidi a été créé: le "Parti national démocrate". Cette scission n'a pas alors empêché le RNI de se reconstruire et de définir son identité idéologique, puisqu'il a adopté la "social-démocratie" dès son 2e Congrès en avril 1983.
Aux élections législatives de 1984, le RNI a obtenu 61 sièges et puis 34 sièges aux élections de 1993. Au début des années 90, le parti n'a souhaité rejoindre aucune des alliances partisanes qui s'étaient constituées, qu'il s'agisse de la coalition "Al Wifaq" à l'identité libérale, ou de la "Koutla", une coalition formée par les partis historiques du mouvement national, s'accrochant ainsi à son identité de parti centriste. Aux élections législatives de 1997, qui ouvriront la voie au gouvernement d'alternance consensuelle, le parti de la "colombe" a obtenu 46 sièges au Parlement. Il a alors participé au gouvernement du Premier ministre Abderrahmane El Youssfi, et à tous les gouvernements qui ont suivi, à l'exception du premier gouvernement d'Abdelilah Benkirane (2011-2013).
Ahmed Osman est resté à la tête du parti pour 29 ans. En 2007, le parti a organisé un Congrès houleux en mai 2007, qui a connu une forte rivalité entre Mustapha Mansouri, l'actuel ambassadeur du Maroc en Arabie Saoudite, et Mustapha Oukacha. Mustapha Mansouri a donc remporté les élections pour diriger le parti. Pendant sa présidence du parti, le RNI a remporté 39 sièges aux élections de septembre 2007.
Quelques années plus tard, Salaheddine Mezouar a mené un courant réformateur qui a évincé Mustapha Mansouri de la tête du parti en 2010. Mezouar est donc resté à la tête du Rassemblement national des indépendants jusqu'en 2016 où il a passé le flambeau à son successeur, Aziz Akhannouch, quelques semaines après les élections législatives de 2016.
Akhannouch a conduit le parti pendant 5 ans. Aux élections de septembre 2021, le RNI est ramené à la tête du gouvernement après 43 ans d'attente.
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