Société
Dialogue social dans le secteur éducatif: les enseignants cadres font la sourde oreille
17/03/2022 - 07:00
Khaoula BenhaddouLa Coordination nationale des enseignants contractuels a informé l’opinion publique des dates des prochaines grèves mais aussi du retrait du dialogue social. "Nous ne participerons à aucune négociation qui ne répond pas à notre dossier revendicatif", lit-on dans le communiqué de la coordination, avant d’ajouter: "avec cette politique et les mesures prises…l’Etat souhaite privatiser l’école publique… ".
Ces propos sont catégoriquement rejetés par le ministère de l’éducation. "Nous avons lu avec beaucoup de stupéfaction le communiqué de la Coordination des enseignants contractuels qui accusent le ministère de la volonté de privatiser l’école publique. C’est complètement faux", confirme à SNRTnews une source autorisée au ministère de l'Education, avant d’ajouter: "dans le communiqué, les enseignants pointent du doigt le statut unifié. Ce statut n’est pas encore précis, il n’y a que les grandes lignes de ce grand chantier", explique la même source qui précise que les enseignants refusent également l’évaluation de leur rendement "Cette évaluation est nécessaire pour cerner les besoins en terme de formation mais aussi pour connaitre les besoins et les lacunes".
Dans ce sens, une réunion technique entre le ministère et les syndicats a eu lieu ce mercredi 16 mars. Cette réunion avait pour but de mettre au point le dit statut qui va regrouper tous les métiers de l’éducation.
Boycott du dialogue social
Depuis quelques mois, le ministère de l’Education nationale a entamé les discussions avec les différents syndicats concernées pour résoudre les différentes problématiques du secteur. Cette approche du ministère fait face au bras de fer des syndicats. Ces derniers maintiennent le boycott des réunions et poursuivent leur mouvement de grève. "Nous avons toujours été ouvert au dialogue. Après deux réunions avec le ministère, cette catégorie a décidé de boycotter le dialogue. Or, pour expliquer leurs besoins et trouver une solution, ils doivent se mettre avec la tutelle à table", poursuit le même responsable qui estime que "les enseignants sont un pilier important de toute réforme et de tout le système éducatif. On compte sur leur engagement parce que toute réforme sans engagement des enseignants est vouée à l’échec".
Les élèves…victimes collatérales du bras de fer et de la Covid
Devant une telle situation, la Fédération des parents d’élève ne cesse d’alerter sur le temps scolaire perdu à cause des grèves des enseignants. Depuis le début de l'année scolaire, plus 8 semaines ont été gaspillées, soit 47 jours qui s’ajoutent au retard accumulé avec la pandémie comme le confirme Ali Fennach, vice-président de la Fédération nationale des associations des parents d’élève: "Le maillon faible de ce dossier est l’élève. On a démarré l’année scolaire avec un mois de retard, il y a eu des perturbations dues à la première vague, sans oublier le cumul des deux dernières années du Covid. Tout cela s’ajoute au 47 jours déduits de l’année en cours…Nous mettons l’avenir de ces élèves en péril et nous creusons l’inégalité des chances".
Des mesures pour rattraper le temps perdu ?
Dans ce contexte, la tutelle assure que des efforts sont déployés pour pouvoir rattraper les heures perdues. "Pour y arriver, nous avons besoin de l’engagement et de la solidarité de toutes les parties prenantes", avant de conclure: "c’est bien de militer et de lutter pour améliorer la situation professionnelle et sociale, mais il faut aussi prévaloir l’intérêt général et penser à nos élèves".
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