Economie
Voici les nouvelles avancées dans la régulation de l'usage du cannabis
09/05/2024 - 20:01
Youness Oubaali | Aya LankaouiLa régulation a atteint de nouvelles étapes, après avoir surmonté les problèmes liés aux lois et à la réglementation du travail. L'intérêt des agriculteurs a augmenté, ce qui a conduit à une expansion des superficies cultivées de cannabis à Taounate, Chefchaouen et Al-Hoceima, atteignant plus de 2000 hectares, selon les statistiques de l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis, chargée de mettre en œuvre la stratégie de l'État dans le domaine de la culture, de la production, de l'exportation et de l'importation de produits à base de cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles.
Il y a actuellement une demande croissante de diversification des produits dérivés de l'huile de cannabis et d'un investissement accru dans la variété "Beldia", notamment parce qu'elle est productrice et peu gourmande en eau, en raison des changements climatiques dans le pays.
Quid du processus?
Dans une déclaration à SNRTnews, le président de la coopérative Bio Cannat, Aziz Makhlouf, indique que le processus est encadré par une coordination étroite entre les coopératives et l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis.
Il a ajouté que les coopératives ont trouvé plusieurs solutions avec l'Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) pour l'importation des graines, avec les autorités douanières pour l'exportation et le ministère de la Santé et de la Protection sociale pour l'enregistrement des compléments alimentaires et des produits cosmétiques à base de cannabis.
En outre, il a souligné que "le travail est en cours dans le cadre d'une collaboration permanente et stricte de l'agence avec les coopératives", avec des visites sur le terrain, des rencontres avec les agriculteurs, des formations et un suivi régulier.
Lire aussi : Des produits cosmétiques et alimentaires à base du cannabis sur le marché marocain
M. Makhlouf a indiqué qu’il existe actuellement trois coopératives opérationnelles à Bab Berred, Marrakech et Had Soualem, ainsi qu'une autre en cours de construction à Taounate. La coopérative dirigée par M. Makhlouf, qui a expédié une cargaison vers la Suisse en avril dernier, opère seule sur une superficie de 10 hectares, en collaboration avec ses partenaires sur un total de 500 hectares. Le même interlocuteur affirme que le fermier doit adhérer à la coopérative, puis convenir avec ses responsables du prix et du type de "semences" à fournir à la coopérative.
De son côté, Redouane Rabii, président de l'Association marocaine consultative d'utilisation du cannabis, met l'accent sur ce qui doit être fait à l'avenir après ces étapes, en se concentrant sur la concurrence à venir, notamment dans les marchés internationaux pour le cannabis médical du Maroc.
"Beldia"... Parier sur le produit local
Selon les dernières données publiées par l’Agence Nationale de Réglementation des Activités relatives au Cannabis, l’ONNSA a délivré 73 licences pour l'utilisation des graines de "Beldia" sur une superficie de 1262 hectares, au profit de 73 coopératives de production (1225 agriculteurs), ainsi que 11 licences d'importation pour une superficie de 286 hectares, au profit de 22 coopératives de production (285 agriculteurs).
L'agence a confirmé l'augmentation des superficies cultivées de cannabis à Taounate, Chefchaouen et Al Hoceïma à 757 hectares des graines de "Beldia" (903 agriculteurs) jusqu'au 23 avril dernier.
Dans ce contexte, le président de l'Association marocaine consultative pour les usages du cannabis a souligné que l'intérêt pour la plante "Beldia" était une exigence depuis 2021, date du début de la réglementation. Il considère, comme beaucoup de professionnels, qu'elle doit bénéficier de priorité et d'attention, même si le Maroc importe des graines de l'étranger.
Il a décrit cette plante comme étant similaire à l'arganier, capable de générer de la valeur ajoutée et adaptée à la transformation en compléments alimentaires. Il a ajouté : "J'espère que nous avancerons dans cette direction en utilisant les technologies les plus avancées, avec l'aide des agriculteurs, pour obtenir un produit médical de qualité." Il a également souligné que l'agence devrait jouer un rôle dans cette direction en veillant au respect des normes de production.
Il a expliqué que cette plante ne nécessite pas beaucoup d'eau car elle est adaptée à des conditions secs, se contentant de l'eau de pluie, même une fois par an. Il a déclaré qui'"il est essentiel de suivre sa culture et de mener des recherches à son sujet, en particulier étant donné les différentes variétés de cette plante. Cela nécessite la création de comités de recherche spécifiques et d'un laboratoire national, à l'image de plusieurs pays, pour sélectionner les meilleures variétés."
Cependant, le travail sur cette plante, pour laquelle l'agence a établi des règles spécifiques lors de la deuxième saison après la réglementation, nécessite un investissement important mais réalisable, car le processus est encadré par des engagements et des procédures spécifiques (avec un taux de THC inférieur à 1% pour extraire un produit qui ne contient que peu de substance psychoactive).
De plus, il a confirmé que le suivi demeure nécessaire pour encadrer le processus et réguler toute pratique illégale en dehors des lois, rôle que l'agence remplit à travers les licences qu'elle délivre.
Il est à noter que jusqu'au 23 avril dernier, l'agence avait délivré 2905 licences sur 2942 demandes étudiées en 2024, contre 609 licences en 2023, portant sur une superficie totale de 2552 hectares (286 hectares en 2023). Par ailleurs, le ministère de la Santé a délivré 7 certificats d'enregistrement pour des compléments alimentaires (tisanes) et des produits cosmétiques et d'hygiène corporelle.
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