Politique
Dialogue social: les syndicats entre les réalisations et les aspirations
07/09/2022 - 21:30
Mohamed Berrada | Youness OubaaliDans le cadre de la poursuite du dialogue social, le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs s’engageront dès le mercredi 14 septembre dans un nouveau round de discussions, quatre mois après la signature d'un premier accord, qui comportait un certain nombre d'engagements et de promesses. L’occasion pour les syndicats d'exprimer leurs points de vue et de soumettre leurs propositions concernant notamment le projet de loi de finances. Pour sa part, le gouvernement a anticipé ce cycle en approuvant plusieurs décrets le 1er septembre, en réponse à l’accord tripartite signé avec les syndicats et la CGEM en avril dernier.
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La CGEM "a rempli sa part"
Joint par SNRTNews, Hicham Zouanat, président du comité social de la CGEM, souligne que le secteur privé s'est engagé sur ce qu'il a promis, "et attend à ce que le gouvernement fasse de même". Dans sa ligne de mire, la ratification de la loi sur la grève et la réforme de la loi sur le travail. "Les promesses ne nous intéressent pas plus que ces deux points", a-t-il insisté, en ajoutant que les syndicats s’attendent également à la réforme de l’impôt sur le revenu. "Ce qui profitera plus aux travailleurs qu’aux entreprises".
Et de poursuivre: "Je suis très optimiste quant à la sortie de la loi sur la grève avant janvier 2023, mais aussi sur le fait que les négociations sur la loi de travail se dérouleront dans un climat serein avant juillet 2023. Le chef du gouvernement et ses ministres se sont engagés personnellement sur ça".
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L’UMT pas très satisfaite
El Miloudi Moukhareq, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), a souligné, pour sa part, que le gouvernement a procédé à plusieurs réformes promises, notamment l'augmentation du salaire minimum, l’instauration d’un congé paternité de quinze jours et la question de la retraite. Il ajoute cependant que "l'augmentation du salaire minimum n'était pas à la hauteur des ambitions de l’UMT", car celle-ci demeure "insignifiante par rapport à la cherté de la vie".
Pour ce qui est du prochain round, il a indiqué que le syndicat continuera à défendre les salariés, en exigeant une augmentation générale des salaires pour tous les secteurs. Dans sa déclaration à SNRTnews, il a précisé qu’il est important "de revoir l'impôt sur le revenu. Le maintenir à 38% pour les tranches de salaires supérieurs représente une grande injustice".
El Miloudi Moukhareq promet également de remettre sur la table la question de la protection des libertés syndicales, "qui ont commencé à être attaquées par certains employeurs", regrette-t-il.
Younès Ferachine, membre du Bureau exécutif de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), a mis l'accent dans sa déclaration à SNRTNews sur le rôle important que doivent jouer les syndicats lors de ce round en vue de la préparation de la loi de finances 2023. Il a également insisté sur la nécessité de mettre en œuvre le reste des accords conclus le 30 avril dernier, "notamment l'augmentation des salaires des employés et la réduction de l'impôt sur le revenu".
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