Société
Don de sang : le signal de détresse du centre de transfusion de Casablanca
16/04/2021 - 23:50
Khaoula Benhaddou | Saâd AouidyIl est 10h au Centre régional de transfusion sanguine de Casablanca. A l’entrée, quelques dizaines de personnes arrivent pour se faire livrer les quelques poches de sangs restantes. La salle de transfusion est, quant à elle, désertée par les donneurs.
Pour Amal Darid, directrice régionale du Centre de transfusion sanguine de Casablanca (CRTS), la situation est inquiétante. "Généralement durant le mois de ramadan, nous avions une stratégie de collecte mobile au niveau des mosquées après la rupture du jeûne. Cette stratégie nous permettait d’assurer 46% de la production quotidienne en matière de stock de sang. Ces deux dernières années et à cause du couvre-feu nocturne, nos unités ne travaillent quasiment plus et nous ne recevons plus de donneurs", alerte la responsable. Elle demande par ailleurs aux autorités de considérer le don de sang comme une mesure exceptionnelle autorisant aux donneurs de se rendre aux centres de transfusion.
"Nous avons pris nos précautions quelques jours avant le ramadan pour éviter la pénurie. A titre d’exemple, le premier jour du ramadan nous n’avons reçu que 5 donneurs alors qu’on a fait sortir 500 poches", s’inquiète la responsable qui rappelle que la demande en poches de sang dépasse largement la capacité du stock disponible.
L’instauration du couvre-feu nocturne rend la situation encore plus compliquée. "Nous avons contacté les autorités pour trouver une solution qui permettra aux donneur de venir au centre, mais nos courriers sont restés sans réponse", s'indigne la directrice.
L’unité modulaire de transfusion sanguine à Mediouna, nouvellement inaugurée, connaît le même sort. Les donneurs n’arrivent pas à se déplacer le soir ce qui met en péril la vie de plusieurs personnes malades et dont la survie dépend de ces poches de sang. "La direction régionale a créé ces unités pour faciliter la tâche au citoyen et lui permettre de donneur son sang sans s’éloigner du lieu de sa résidence. Mais avec les restrictions et le couvre-feu nocturne pendant le ramadan, nous ne recevons plus personne", explique Dr Hind Zejli, Médecin responsable du CRTS de Casablanca.
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