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Echecs: à Singapour, un roi en perdition contre un challenger affûté
23/11/2024 - 12:33
AFP
Le match pour le titre de champion du monde d'échecs commence lundi à Singapour, où le tenant chinois Ding Liren apparaît comme l'outsider face à son jeune prétendant indien, Gukesh Dommaraju.
Premier Chinois champion du monde d'échecs de l'histoire depuis sa victoire en décembre 2023, Ding Liren, 32 ans, a finalement régné plus que discrètement sur le monde des échecs.
D'abord parce qu'il est resté dans l'ombre de Magnus Carlsen. Le Norvégien, sans doute le seul joueur d'échecs reconnu un peu partout dans le monde, a été champion du monde dix ans de suite à partir de 2013. L'an dernier, il a lâché son titre surtout par lassitude liée au format de la compétition (14 parties longues pour l'édition 2024 qui peuvent durer six heures qui s'enchaînent pendant près de trois semaines de compétition.)
Mais Magnus Carlsen a continué sur le circuit mondial et demeure de loin le meilleur joueur en activité. Il est premier au classement mondial par points élo, quand Ding Liren, numéro 2 mondial en 2022, a chuté au-delà de la 20e place.
Car après son sacre, à l'issue d'un retour post-Covid qui a surpris tous les amateurs d'échecs, Ding Liren a d'abord très peu joué, parlant de fatigue mentale.
Et quand il a repris, il a peiné à retrouver son niveau de jeu, et n'a désormais plus gagné une partie en format long depuis janvier, ce qui représente 28 parties.
Lui-même a reconnu avoir peur de "perdre très largement" face à Gukesh, dans un podcast publié début novembre pour la chaîne Youtube Take Take Take.
Car le jeune Indien, 18 ans, arrive à l'inverse en pleine forme. Plus jeune joueur du Top 50 mondial, sa progression a été très rapide.
Déjà le plus jeune grand maître indien de l'histoire à 12 ans, 7 mois et 17 jours, il a confirmé les espoirs et a battu pour la première fois Magnus Carlsen en 2022.
Qualifié dans le Tournoi des Candidats comme joueur avec les meilleures performances sur le circuit mondial en 2023, sans avoir réussi à décrocher son billet via des compétitions spécifiques, il a réussi à terminer premier, devant l'Américain Fabiano Caruana et le Russe Ian Nepomniachtchi, prétendant malheureux lors des deux derniers matches pour le titre.
Il a continué à bien jouer, comme lors des Olympiades d'échecs qu'il a remportées avec son pays, l'Inde.
Mais s'il apparaît favori sur le plateau de 64 cases, rien n'est fait pour Gukesh: le championnat du monde des échecs a aussi une forte dimension mentale qui peut jouer des tours même aux joueurs les mieux préparés.

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