Société
Espèces nuisibles, les Casablancais au bout du rouleau
28/12/2021 - 07:00
Aïcha DebouzaHabiter ou travailler au centre-ville de Casablanca sans jamais faire face à une attaque de fiente de pigeons sonne comme un mythe pour nombre de Casablancais. De plus en plus, ces oiseaux ne peuvent plus voler autant qu’avant et s’installent dans plusieurs quartiers de la ville. "Nous souffrons quotidiennement des pigeons, des allergies pour nos enfants, des puces, de la saleté et du roucoulement des pigeons qui commence dès l’aube. Je ne sors plus mes habits au soleil par peur de les faire tacher par de la fiente de pigeon", se plaint Mouna sur le groupe Facebook «Save Casa».
Mais les pigeons ne sont pas les seuls à avoir choisi d’élire domicile à Casablanca. Plusieurs habitants de la ville se plaignent de rats, de puces et d’autres espèces qu’ils qualifient de nuisibles à leur santé. "J’ai constaté ces derniers jours une prolifération des rats et des souris dans les rues et boulevards du quartier Maarif que j’arpente tous les jours. Il y a des endroits près des bouches d’égout, aux points de ramassage des bennes d’ordures ou encore dans les magasins inoccupés tels que ceux situés au boulevard Ghandi", raconte Abderrafie sur le même groupe.
De son côté, Nadia qui habite à l’angle boulevard Ghandi et Ibnou Sina, explique qu’elle souffre tous les jours des rats qui envahissent le quartier. "Je les vois défiler devant chez moi quotidiennement comme dans une course de Mans. Je suis constamment sur le qui-vive. Qu’il fasse froid ou chaud, ma porte est fermée toute l’année", s’exprime-t-elle sur « Save Casa ».
Pour de meilleures conditions d'hygiène
Et ces diverses plaintes parmi tant d’autres ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. En collaboration avec la Commune de Casablanca, la Société de développement local (SDL) Casanblanca Baïa est sur le point de préparer un plan d’action de lutte contre les vecteurs de maladies. Ce dernier devrait réduire le nombre de requêtes d’environ 35%. "L’objectif général de l’étude est d’établir un diagnostic cartographié de l’infestation par les nuisibles au niveau de la ville de Casablanca avec une stratégie et un plan d’action pour améliorer la salubrité et les conditions d’hygiène", selon une étude réalisée en interne par Casablanca Baïa, parvenue à SNRTnews.
Selon le document, cette étude qui sera réalisée sur un délai de quatre mois, avec un coût estimé à 390.000 dirhams, sera réalisée en deux missions. La première se veut de diagnostiquer et d’identifier les espèces nuisibles (dans certains cas les animaux errants) ainsi que leur degré d’infestation par les vecteurs de maladies. Il s’agira d’analyser la situation de salubrité et surtout le mode de vie desdites espèces par quartier. C’est "la cartographie de leur distribution, leurs abris et lieux de reproduction et les causes de leur multiplication, ainsi que l’importance et la persistance de l’infestation liée aux différentes espèces identifiées", lit-on dans le document.
La seconde mission repose quant à elle, sur l’élaboration d’un plan d’action pour la lutte intégrée contre ces espèces, vecteurs de maladies. Un benchmarking de deux à trois cas internationaux incluant pays et régions sera par la suite établi, afin de déterminer les objectifs à long terme (trois ans minimum) de lutte contre chaque type de nuisible, pour chacun des quartiers. Ainsi, et à l’issue de cette étude, des fiches d’action vont être élaborées.
Ces fiches résumeront, selon l’étude, les actions à entreprendre en fonction de l’état de salubrité ainsi que de l’espèce concernée. En termes plus simples, l’étude s’intéressera à chaque action entamée, d’abord à sa nature : si l’action se veut préventive (éviter les dégâts) ou curative (se débarrasser des dommages) et à l’espèce en question. Une fois ces fiches remplies, place au plan d’action de l’opération.
Il faudra donc établir, bien avant son exécution, la période et la durée de l’action, le résultat attendu, l’indicateur de suivi et les autorisations ou les décisions nécessaires pour mettre en œuvre l’action. Mais pas seulement, il s’agira également de voir les parties prenantes et toutes les contraintes telles qu’elles soient susceptibles de favoriser l’infestation et l’accueil des nuisibles.
"Les objectifs ainsi arrêtés seront déclinés en plan de lutte intégré avec des actions préventives et curatives respectueuses de l’environnement, minimisant l’utilisation des produits biocides et favorisant les solutions alternatives", conclut l’étude réalisée par la SDL Casablanca Baïa.
Articles en relations
Société
Société
Lifestyle
Société