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Exclu- Grosse révélation surprise de l'année... Youssef Moutei se confie à SNRTnews
05/05/2023 - 15:37
Amine OubahaSi le Wydad reste toujours en lutte sur tous les fronts cette saison, c’est grâce en grande partie de son gardien de but Youssef Moutei. Le natif de Casablanca (28 ans) a sauvé ses coéquipiers dans des moments décisifs (Coupe du trône, LDC africaine, Derby) illustrant ainsi, ses qualités, son flair et ses réflexes qui rappellent celles, du portier allemand Manuel Neur.
Actuellement, Youssef est au cœur d’une vague d’éloges. Il fait l’unanimité auprès de tous les supporters, même du Raja. Avant d’arriver là, Moutei a longtemps évolué dans les classes amateurs avec le Tihad Atlétic Sport (TAS), avec lequel, il a remporté la Coupe du Trône ou encore le Widad de Témara. En 2019, il a failli prendre sa retraite, avant qu’il ne revienne sur sa décision en rejoignant le Chabab El Mohammedia. Un tournant majeur dans sa carrière qu’il raconte en détails, dans cette interview accordée à SNRTnews.
SNRTnews: En 2019, vous avez adressez une lettre au président du TAS, Abderrazak Manfalouti, dans laquelle vous aviez annoncé votre retraite. Pourquoi avez-vous pris une telle décision?
Youssef Moutei: J’ai pris cette décision pour plusieurs raisons personnelles qui ne sont pas liées au football. J’avais un petit revenu et j’estimais que je méritais mieux par rapport à ce que je donnais au club. Et je ne recevais pas mes primes. C’était un tournant difficile dans ma vie. J’avais une grande responsabilité familiale. Je voulais aider mes parents, mais je n’avais pas un salaire qui me permettra de le faire. Du coup, j’avais plusieurs idées dans ma tête. J’ai choisi d’aller travailler, pour pouvoir subvenir aux besoins de ma famille. C’est pour cela, que j’ai pris cette décision. Quand j’étais au TAS je travaillais 6 heures par jours et en parallèle je m’entrainais. Parfois, je m’entrainais le matin de 8h à 10h et je partais au travail.
Où avez-vous travaillez pendant cette période?
J’ai travaillé dans une usine à neige. J’ai travaillé avec un homme juif qui vendait le matériel et engin de chantier. J’ai fait aussi le commerce j’ai travaillé à Derb Omar. Mais tout cela a forgé ma personnalité. Je suis fier des expériences que j’ai vécues. Je sens de la fierté quand je vois ce je réalise aujourd’hui. Car, c’est les rudes épreuves qui forgent les hommes. J’ai beaucoup galéré dans ma vie mais le travail paye toujours.
Vous avez effectué un court passage au Wydad en 2018, avant que vous décidiez de quitter le club. Pourquoi?
Je vais saisir cette occasion pour dire d’abord, que c’est moi qui a décidé de quitter le Wydad. Et non pas le coach Fouzi Benzarti. A cette époque-là il y’avait au Wydad des gardiens de but de grande qualité. Il y’avait Badr Benachour, Kharroubi, et aussi Reda Tagnaouti. Et du coup j’ai pris la décision de partir, car je voyais que je n’aurais pas ma place. Et moi je suis une personne compétitive. J’ai estimé qu’il me serait difficile de m’imposer, car je venais à peine des classes amateurs. Et je ne voulais pas rester sur le banc, gagner de l’argent, sans faire profiter le club de mes services. J’ai informé donc les responsables de mon envie de revenir à mon équipe et je me suis excusé auprès d’eux. Ils ont accepté ma demande et m’ont dit que la porte du Wydad est toujours ouverte à moi.
Quand vous êtes revenu la deuxième fois au Wydad, est ce que vous n’aviez pas peur de revivre le même scénario? Et comment est-elle votre relation avec Reda Tagnaouti?
Absolument pas. Je me dis toujours avec moi-même que grâce à dieu chaque belle chose viendra au bon moment. Moi j’étais blessé avant Reda Tagnaouti, pendant un mois et demi. Et quand je venais à peine de me rétablir, il s’est blessé. Je lui souhaite un prompt rétablissement. C’est un ami que je respecte. Les gens me voient toujours avec Reda, on est toujours ensemble. Même dans les entrainements. Chacun prend sa chance. Il y’a de grands gardiens de but qui ont entamé leur parcours en saisissant leurs opportunités. Et là j’évoquerai le cas de Yassine Bounou qui a eu sa chance pour la première dois lors de la finale de la Ligue des champions africaine contre l’Espérance de Tunis en 2011. Je le respecte beaucoup, parce qu’il a eu des difficultés, avant d’arriver où il est aujourd’hui. Pour moi et Reda, on est en parfaite entente. Et c’est le cas avec tous les joueurs du Wydad. Il y’a une belle ambiance entre nous. Tous se donnent à cœur. Et j’ai compris maintenant pourquoi le Wydad a remporté plusieurs titres lors des 10 dernières années.
Lors du match contre Simba, il y’a eu un petit moment tendu entre toi et Bouly Sambo? Qu’est ce qui s’est vraiment passé entre vous, à ce moment-là?
C’était un match difficile pour nous. On a perdu 1-0 à l’aller. Et nous devions surmonter cette petite défaite. Il y’avait un corner de Simba et Sambou s’est hissé haut, pour éloigner la balle, en mettant haut ses bras. C’était un geste risqué. Car si le ballon aurait touché ses mains, l’adversaire obtiendra un penalty qui va nous compliquer beaucoup plus la tâche. Et du coup, nous serions condamnés à marquer 3 buts. Je lui ai dit qu’il doit faire attention dans ce genre de situation. Après, on a parlé amicalement et on s’est réconciliés. Sambou est l’un de mes meilleurs amis. Il est toujours avec moi dans la chambre d’hôtel. Et au vestiaire, il a son casier à côté du mien. Il n y’a aucune tension entre lui et moi.
Estimez-vous qu’un bon gardien de but doive être excellent balle aux pieds?
Oui effectivement. Moi j’ai beaucoup travaillé cela dans ma carrière avec Tarik El Jermouni mais aussi Bouaamira. Nous avons travaillé beaucoup sur la précision et nous travaillons les deux côtés, le pied droit et le pied gauche. Le football moderne exige aux gardiens de buts d’avoir cette qualité. Tous les entraineurs cherchent des portiers avec une telle qualité. Comme c’est le cas de Guardiola avec Manchester City. Il avait abandonné Joe Hurt pour recruter un gardien qui joue bien balle aux pieds.
Il ne reste que quelques journées pour la fin de la Botola Pro. Le Wydad et l’AS FAR luttent pour le titre. Pensez-vous que votre équipe a de fortes chances pour remporter le sacre?
L’AS FAR réalise une belle saison. Ils ont un bon effectif composé de joueurs de qualités. Il y’a encore des matchs à jouer. Nous n’avons rien lâché. Nous allons lutter jusqu’au bout sur tous les fronts. On prend match par match. Certes, nous avons eu quelques difficultés dernièrement à cause des blessures. On avait galéré à Dar Es Salam, là où plusieurs joueurs ont eu des blessures, sur une pelouse glissante. Mais on essaie de gérer et s’adapter avec toutes les conditions.
Et que pensez-vous du choc de la demi-finale de la Ligue des champions contre Mamelodi Sundowns?
Sincèrement, nous nous focalisons actuellement sur le prochain match contre le Chabab El Mohammedia. Après, nous allons nous préparer à notre choc contre Sundowns.
Les supporters du Wydad sont insatisfaits du rendement des joueurs. Que pouvez-vous dire de cela?
Nous sommes le Wydad. Même dans nos pires moments nous gagnons. Les supporters critiquent et ils ont le droit de le faire. Mais ils ne doivent pas oublier que nous sommes toujours en lutte sur tous les fronts. Mais je pense que cela est motivant pour nous. Nous savons très bien que les supporters mettent leur confiance en nous, bien qu’ils voient que nous sommes loin d’être en forme. Ils doivent nous encourager et nous motiver dans cette période décisive de la saison et éviter d’insulter les familles des joueurs. Car l’aspect moral est très important pour eux. Je suis sûr et certain qui si les efforts se réunissent entre toutes les composantes du club, nous allons réaliser une saison historique.
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