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Fossiles de dinosaures au Maroc : Un trésor paléontologique à préserver
09/11/2023 - 11:30
Mohammed Fizazi | Ouiam FarajDans ce contexte, le paléontologue marocain Noureddine Jalil, qui est professeur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris depuis 2013 et qui a contribué à plusieurs découvertes avec une équipe internationale au Maroc, a expliqué que les fossiles permettent aux scientifiques de reconstituer l'histoire.
Il a souligné que les études sur le terrain ont montré la possibilité de connaître l'histoire des animaux anciens, en particulier des dinosaures, à travers les restes qu'ils laissent dans les sédiments, notant que le Maroc est l'un des rares pays à offrir de nombreuses preuves des formations sédimentaires successives qui se sont accumulées à la surface de la terre depuis les temps les plus anciens, c'est-à-dire depuis le Précambrien jusqu'à nos jours.
Il a ajouté que ces terrains, avec leurs fossiles, permettent de raconter et d'expliquer l'histoire de la Terre, car "chaque région du Maroc contribue à cette histoire".
La mémoire de la Terre
Le paléontologue a souligné que les restes de dinosaures trouvés au Maroc ne racontent pas vraiment l'histoire complète, mais, a-t-il expliqué, les fossiles peuvent être suivis, de sorte que toutes les découvertes au Maroc permettent de clarifier une histoire plus longue, car la vie était unicellulaire à l'époque.
Il a également noté que l'histoire des dinosaures, depuis leur apparition sur Terre, remonte à plus de 237 millions d'années jusqu'à la fin de leur règne il y a 66 millions d'années.
La chronologie des découvertes de dinosaures, selon le paléontologue, remonte à la région de "Tazouda", où le plus ancien dinosaure, le Sauropode Tazoudasaurus, a été découvert. Les sauropodes sont des dinosaures herbivores à long cou. De plus, dans la région de "Kam kam" située dans le sud-est du pays, des dinosaures âgés de 100 à 94 millions d'années ont été découverts. Il a souligné que le phosphate a permis de découvrir les derniers dinosaures non volants après la crise qui a conduit à leur extinction.
Le paléontologue marocain a ajouté que les fossiles sont la mémoire de la Terre, les considérant comme des témoignages permettant de reconstituer l'histoire de la vie, car les fossiles, quelle que soit leur origine géographique, racontent l'histoire géologique de la région où ils se trouvent.
Il a souligné l'existence de trois époques géologiques évoquées par les fossiles au Maroc, à savoir la période de la vie ancienne, la période de la vie intermédiaire et la période actuelle, mettant en avant que cela confirme la richesse et la diversité des fossiles marocains.
Musées et incitations
Malgré cette diversité et cette richesse qui caractérisent le Maroc dans le domaine de la paléontologie, les efforts déployés pour la faire connaître et la protéger restent insuffisants, selon les scientifiques en paléontologie.
Dans ce contexte, notre interlocuteur a souligné l'importance des musées dans la préservation de cette mémoire, les considérant comme une plateforme permettant au monde de raconter l'histoire des fossiles et de diffuser les résultats des recherches réalisées auprès du grand public.
Il a déclaré : "Malheureusement, nous n'avons pas de musées qui combinent des collections pour préserver ce patrimoine pour les générations futures et des expositions qui présentent cette richesse géologique du pays (collection + exposition)".
Il a également souligné l'importance de fournir des moyens suffisants aux chercheurs marocains pour les encourager à mener des recherches sur le terrain et à conserver ces découvertes à l'intérieur du pays, mettant en avant que les problèmes matériels sont parmi les plus grands obstacles auxquels sont confrontés les chercheurs en paléontologie.
Une richesse immense à enseigner
D'autre part, le paléontologue marocain, qui a enseigné à la Faculté des sciences Semlalia de Marrakech et a travaillé sur de nombreuses découvertes dans la région, estime qu'il est nécessaire de créer des musées régionaux pour promouvoir la richesse de chaque région marocaine, en plus de musées nationaux comprenant des échantillons de fossiles découverts dans ces régions.
Il a souligné que cela nécessite une prise de conscience de chaque région de cette richesse et la fourniture des ressources nécessaires pour la préserver et la protéger contre le vol, notant qu'il existe une prise de conscience croissante chez les responsables à cet égard et que la création de musées préservant cette mémoire n'est qu'une question de temps.
Il a également considéré que la paléontologie au Maroc représente une richesse immense, mais elle manque encore de compétences scientifiques pour la recherche, et la connaissance au sujet de ces fossiles n'est pas encore complète. "C'est pourquoi il reste beaucoup à faire pour valoriser cette science et cet héritage culturel et historique."
Et de conclure en appelant les responsables à enseigner cette science et les découvertes faites au Maroc dans le programme éducatif, afin que les élèves puissent connaître leur histoire et la richesse du sol marocain en fossiles qui témoignent de l'évolution de la vie sur Terre depuis des millions d'années.
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