Société
Fouilles archéologiques au Maroc : un patrimoine en cours de redécouverte
26/09/2024 - 11:03
Aya LankaouiLe quotidien français "Le Monde" a récemment publié un article intitulé "l’archéologie marocaine sur le chemin de l’indépendance" sur les fouilles archéologiques en cours dans la grotte de Dar-Es-Soltane II, située à quelques kilomètres au sud de Rabat.
Ce site, riche en fossiles et artefacts, représente un important témoin de l'histoire humaine, ayant été occupé par Homo sapiens il y a environ 120.000 ans. Les recherches, relancées en 2022 grâce à une convention entre l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) et le Collège de France, visent à approfondir la compréhension de l’industrie lithique atérienne, qui s’étend du Sahara à la Méditerranée et l’Atlantique.
Jean-Jacques Hublin, qui en occupe la chaire de paléoanthropologie, a investi une partie du prix Balzan qu'il a reçu en 2023 dans ces fouilles. Selon le quotidien français, ce travail pourrait fournir des indices importants sur les ancêtres d'Homo sapiens lors de leur sortie d'Afrique, une époque marquée par des migrations qui ont façonné l'histoire humaine. Les fouilles à Dar-Es-Soltane ne sont pas isolées ; elles s’inscrivent dans un cadre plus large, où d'autres sites, tels que la grotte des Contrebandiers, continuent de livrer des secrets sur nos ancêtres.
L'article met également en lumière les efforts de l’INSAP pour développer l'archéologie marocaine, en formant une nouvelle génération de chercheurs et en établissant des coopérations internationales. Abdeljalil Bouzouggar, directeur de l’Insap, évoque une volonté d'autonomie scientifique, tout en reconnaissant l'importance des financements étrangers.
En outre, les fouilles au site emblématique Chellah, révèlent des vestiges d'un quartier portuaire romain. "Situé au nord de Rabat, Chellah avait été fouillé durant le protectorat par des amateurs éclairés, puis, à partir des années 1950, par le Français Jean Boube. Une nécropole mérinide (érigée vers 1339) a été dégagée sur l’emplacement d’une cité antique romaine", lit-on.
Sous la direction du professeur d’archéologie antique à l’INSAP, Abdelaziz El Khayari, ce chantier, qui associe étudiants et chercheurs marocains, promet d’importantes découvertes, avec un potentiel touristique qui pourrait renforcer la culture et l’identité marocaine. "C’est un chantier école maroco-marocain, même si on peut ponctuellement faire appel à une expertise étrangère", souligne le professeur d’archéologie et estime que la richesse de Chellah promet d’occuper les archéologues marocains pendant des années, voire des décennies.
Cette redécouverte du patrimoine archéologique marocain, à travers des projets ambitieux et une volonté de mise en valeur, s’inscrit dans une dynamique d’ouverture vers l'Afrique et une reconnaissance croissante du rôle du Maroc dans l'histoire humaine.
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